Décès d’Étienne Tshisekedi : même les véhicules portent le deuilJeudi 2 Février 2017 - 17:45 Depuis jeudi matin, sur cinq voitures, bus, camions, etc., rencontrés sur les routes de Kinshasa, qu’importe la destination, au moins deux ont le pare-brise orné d’un rameau ou d’une brindille feuillue, symbole qu’elle est endeuillée à la suite du décès du Lider Maximo, le 1er février en soirée.
Les quelques heures qui ont suivi la triste nouvelle de la disparition du « Sphinx de Limete », Kinshasa a commencé à manifester ostensiblement sa peine. Le rameau synonyme de deuil arboré sur toutes sortes de véhicules traduit à juste titre ce sentiment ressenti assez vivement. En effet, l’on a vu tout autant des voitures personnelles que des taxis ou autres transports en commun, bus ou taxi-bus et même des véhicules de transport de personnel ou de marchandises des sociétés s’afficher avec. Et, à défaut d’avoir de pare-brise, de nombreux motards ont trouvé le moyen d’accrocher qui un rameau, qui une brindille feuillue sur le guidon de leurs motos. Observée déjà en début de matinée le 2 février, cette pratique qui a commencé à Limete s’est étendue à toute la ville de Kinshasa. Au départ, seuls les véhicules qui traversaient ce quartier s’affichaient avec un bout de feuillage sur le pare-brise ou le pare-choc. En effet, Les Dépêches de Brazzaville tiennent d’un jeune habitant du voisinage que c’était la condition sine qua non pour passer le tronçon du Boulevard Lumumba qui va de Limete au Boulevard Triomphal. « Les sympathisants et autres militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont exigé à tous les véhicules passant sur cette artère de la ville de porter un rameau sous peine d’être caillassés », a-t-il affirmé. Le matin, si les premiers usagers du Boulevard Lumumba étaient contraints au début d’arborer un rameau sur leur pare-brise, le mouvement a été finalement adopté presque naturellement par la suite jusqu’à s’étendre à l’ensemble de la capitale. Plusieurs conducteurs ont spontanément suivi le geste témoignant ainsi leur affliction face à la perte de ce grand personnage politique du pays. Dès lors, les partisans de l’UDPS ne sont plus les seuls à afficher leur deuil. La consternation observée dans le chef des militants du parti qui ont spontanément afflué dans son fief, à savoir sa résidence et le siège de son parti, tous deux établis à Limete, dès la confirmation de sa mort, est perceptible dans la mine de nombreux Kinois désormais. On n'a pas vraiment besoin d’être de cette obédience politique pour porter le deuil, affirment plusieurs. Cette matinée, plusieurs vendeurs du grand marché en discussion sur le sujet, qui accable une bonne frange de la population qui ne se garde d’ailleurs pas de le dire, affirmaient que ce n’était pas seulement l’affaire de l’UDPS mais bien de tous les Congolais. En effet, c’est dire que jusqu’ici, pour la majorité des Kinois, pour ne citer qu’eux, feu Étienne Tshisekedi ou Ya Tshitshi comme ils se plaisaient à le nommer était bien la figure emblématique de l’opposition. Il était le seul à incarner le modèle de l’opposant inflexible et incorruptible aux yeux de beaucoup. Nombreux sont ceux qui, à ce jour, se disent orphelins la mort dans l'âme.
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Une 4X4 et un bus 207 arborant chacun une brindille sur le pare-brise
Photo 2 : Un des motards en attente de clients avec le guidon orné d’un énorme feuillage
Photo 3 : Un pare-choc d’un véhicule orné d’un rameau
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