Débat littéraire : regards croisés sur Les Amours emprisonnées de « l’homme de Dieu »Mercredi 27 Août 2014 - 16:15 Le livre de Joseph Okania a fait l’objet de débats, vendredi, chez les littéraires lors de la traditionnelle rencontre des arts et des lettres organisée par l’Union nationale des écrivains, artistes et artisans du Congo (Unéac) à la préfecture de Brazzaville. Publié aux éditions Société des écrivains, Les Amours emprisonnées de « l’homme de Dieu », sont un condensé de la vie de Joseph Okania. « J’ai relaté ma marche à moi dans ce siècle... Mon témoignage repose donc sur ma vie, la vie de l’homme qui a été en dents de scie ; c’est-à-dire avec des hauts et des bas. » En effet, à travers son parcours atypique et une saga familiale très mouvementée car émaillée de rencontres singulières, Joseph Okania livre un "bouillon de cultures" où l'humanité est décrite dans sa diversité. Cette chronique surprenante débouche par son emprisonnement à Rouen en France à la demande de sa femme pour « violation de son propre domicile ». Et pourtant, en dépit de tout cela, l’homme a dorénavant un regard d’homme sur les femmes. « Je n’ai pas changé de sexe pour autant ni ma manière de voir les choses. Sauf que j’ai été traumatisé dans la mesure où c’est ma femme qui a fait que je me retrouve en prison. En dépit de tout cela, la femme est sacrée et il faut l'aimer... Ce n’est pas parce qu’une, deux, trois femmes ont failli qu'il faut mettre une croix sur toutes. On fait avec, on tombera certainement, mais on se relèvera toujours. Puisque la Bible déclare que le juste tombe sept fois mais il se relève toujours. Je suis tombé six fois, je me suis levé. c’est sûr qu’à la septième fois je me relèverai toujours. » Toutefois, Joseph Okania est devenu très méfiant depuis cet emprisonnement, et observe désormais ses contemporains congolais et français à la loupe. Pour le professeur Mukala-Kadima Nzuji, ce livre est très riche en enseignement. Ce n’est pas une fiction, ni moins un roman, mais plutôt un témoignage, c’est une autobiographie. Tout ce qui est dit là-dedans a été vécu. C’est une réalité. « Quand il s’agit de l’autobiographie, l’auteur se raconte...Et, à travers ce livre, nous découvrons la personnalité de Joseph Okania…. Vous avez dû constater qu’il a été sincère du début jusqu’à la fin et que le mot qui résume cette sincérité, c’est j’assume. C’est un livre riche qui nous apprend énormément des choses. Il nous montre que chacun construit son destin. » Cette rencontre des hommes de lettres s’est passée en présence d’un éminent professeur de l’université de Yaoundé I, l’un des meilleurs spécialistes de la littérature congolaise, qui a consacré sa thèse de doctorat aux romans congolais. Il a étudié tous les romans congolais publiés au Congo, en Europe, sans parti pris, pour montrer le lien qui existe entre la politique et la littérature congolaise. C'est donc un honneur qu’il a fait de passer aux "vendredis des arts et des lettres." Qui est Joseph Okania ? Né en 1953 dans le célèbre village d’Okouma dans la sous-préfecture d’Owando au Congo Brazzaville et parti à l’hexagone en 1979 pour poursuivre ses études supérieures, notamment à l’ENSTB de Brest après un BTS électronique à Clichy, Joseph Okania fait carrière dans la grande industrie française. Bon vivant, père de sept enfants nés de cinq mères différentes, impuissante face à la broyeuse machine judiciaire française, il voit sa vie basculer dans le déshonneur lorsque son ménage conflictuel d’alors le mène tout droit en prison. Joseph Okania alias Pydhias dit Njoli-E-Ngondo est dorénavant écrivain et homme de Dieu. Les Amours emprisonnées de « l’homme de Dieu » est vendu à 20.000 FCFA. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : le livre de Joseph Okania
Photo 2 : Joseph Okania répondant aux questions de la presse
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