Danse l’Afrique danse : La Jeunesse au coeur de la création musicale d’Irène TassembedoSamedi 17 Décembre 2016 - 21:30 « Kombibissé », la comédie musicale d’Irène Tassembedo a marqué l’ouverture de la triennale « Danse l’Afrique danse » le 28 novembre dernier à Ouagadougou. Pendant 75 minutes, le spectacle composé de 15 danseurs, 5 chanteurs, 3 choristes et 8 musiciens, rend hommage à la jeunesse du Burkina Faso. Entretien avec l’artiste Irène Tassembedo. Les Dépêches de Brazzaville : Kombibissé signifie « la jeunesse » en langue Mooré (langue nationale au Burkina Faso Ndlr) pourquoi avez-vous décidé de mettre la jeunesse à l'honneur dans votre spectacle ? Irène Tassembédo : La jeunesse était au cœur des événements au Burkina en 2014 et 2015. Aujourd’hui encore, la jeunesse est au coeur de tous les débats à travers le monde entier. Jeune, nous l’avons tous été. Quand on est jeune, on aspire à beaucoup. On a envie de faire beaucoup de choses et on veut que les choses bougent rapidement et les jeunes se battent pour que les choses se passent. A 60 ans, je ne suis pas jeune, mais je les comprends et je veux aller avec eux, parce que l'avant c'est « eux ». Ils représentent l’Avenir. Je veux parler de leur prodigieuse énergie, de leur fantastique appétit de vivre, d’entreprendre et d’aimer. Mais aussi de leur incompréhension face au monde d'aujourd'hui, leurs interrogations face à l’injustice, aux inégalités, de leur rejet par des élites politiques, et de leur impatience de voir les choses changer rapidement dans le contexte du Burkina Faso, par exemple. Votre création réunit 33 personnes sur le plateau entre les musiciens, chanteurs et les danseurs. N’est-ce pas trop lourd à gérer ? Et peut-être trop couteux ? Je m'entoure toujours de belles personnes sur qui je fais confiance, et je peux compter sur eux. C'est une bonne équipe. Le plus important, c'est de mettre les bonnes personnes aux bons postes – et moi je coordonne juste. La création nous a pris deux mois, tous les jours. Evidemment, c’était très couteux. D’où la nécessité d’avoir un décor très modeste. On n'a pas de moyens. J'ai bricolé un décor. J'ai fait les costumes, mais il fallait payer les gens. Et même si je les ai payés un minimum, c'était une dure épreuve. On s’arrache les cheveux pour pouvoir le faire. Avez- vous rêvé de Broadway pendant la création de ce spectacle d’envergure? J'ai créé ce spectacle pour les Burkinabé. On a joué 3 semaines durant, à la Maison du Peuple au Centre- ville de Ouagadougou dans un théâtre de 2500 places. Le prix d’entrée est dérisoire, 500 CFA, et les Ouagalais ont adheré massivement. Ils se sont reconnus. (Rire!)
Propos recueillis par Sasha Gankin Légendes et crédits photo :Image 1 et 2: Le spectacle "Kombibissé" à l'ouverture de Danse l'Afrique danse à Ouagadougou
Image 3: la chorégraphe burkinabé Irène Tassembédo Notification:Non |