Coopération culturelle : la Colombie et l’Égypte célèbrent une histoire quasi similaire

Lundi 2 Juin 2014 - 14:45

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C’est parce que la culture est un élément d’intégration par excellence, spécialement dans le contexte actuel de globalisation, mais également un élément de paix, de démocratie et de gouvernance, que la Colombie et l’Égypte représentées respectivement par Clara Ines Chavés Romero et Sahar Behainy Abo Serie, se sont retrouvées pour célébrer ensemble leurs cultures communes  

Au cours de cette cérémonie qui s’est déroulée au Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, symbole de l’union et de l’amitié des cultures afro-européennes, la directrice générale de cet espace, Bélinda Ayessa, qui a eu le privilège d’abriter l’événement, a déclaré que l’histoire de ces deux grands pays se trouve « au cœur d’une célébration loin, très loin des terres nourricières ». C’est pourtant ainsi que les peuples se souviennent de la part d’eux-mêmes qu’ils offrent aux autres.

« Célébrer l’amitié entre la Colombie et l’Égypte en terre congolaise a ceci de particulier : offrir une manifestation culturelle pour montrer que nous avons en commun notre humanité, et ce qui nous enrichit mutuellement, nos cultures. C’est l’occasion de retrouver ces richesses transversales qui constituent la mémoire de l’humanité. Richesse de l’histoire, richesse des cultures qui continuent à se forger », a déclaré Bélinda Ayessa.

Représentant l’Égypte, Sahar Behainy Abo Serie a porté son appréciation au beau monument qui préserve une partie importante de l’histoire de la République du Congo pour assister à cette exposition unique qui implique deux grandes cultures -égyptienne et colombienne- et leurs liens étroits avec l’Afrique. Alors que les relations diplomatiques entre l’Égypte et le Congo remontent à 1964 et avec la Colombie à 1958, les historiens disent que les relations avec les pays africains de l’Amérique latine vont au-delà de cela.

« L’histoire de la diplomatie égyptienne remonte à l’époque des pharaons lors de la communication de l’empire pharaonique qui a commencé à un stade précoce de l’histoire égyptienne antique avec ses royaumes voisins spécialement africains à travers l’exploration et les missions commerciales, des échanges culturels et artistiques en envoyant des délégués avec des cadeaux et la culture de l’échange avec les royaumes voisins. Il est également possible que la culture des anciens Égyptiens ait en quelque sorte atteint l’Amérique latine, ce qui explique par exemple les similitudes entre les pyramides égyptiennes et les autres pyramides trouvées dans de nombreux pays de l’Amérique latine », a ajouté Sahar Behainy Abo Serie.

L’Égypte ancienne, poursuit-elle, se vantait des progrès considérables réalisés dans divers domaines : l’art, la médecine, l’astronomie, la littérature, les mathématiques, et elle a été la plaque tournante de la civilisation dans le monde.

La femme de l’Antiquité avait de nombreux droits que l’on considère aujourd’hui comme de grandes réalisations des temps modernes. Sahar Behainy Abo Serie a précisé que l’importance du rôle joué par la femme africaine n’est pas seulement en Égypte, mais aussi dans d’autres pays. Elle a cité le cas de la reine Ngalifourou qui était et demeure la gardienne du « Nkouembali » dans les Plateaux Batéké, plus précisément à Mbé en République du Congo.

« Les femmes continuent d’être le cœur et l’âme de tous les temps de la société, au Congo, en Égypte ou en Colombie. Ce n’était pas une coïncidence que les historiens aient nommé l’Afrique : Mère Afrique. Cela indique le rôle très important de la femme dans nos différentes civilisations », a-t-elle conclu.

Présentant à son tour la Colombie, Clara Ines Chavés Romero a indiqué que la Colombie est le deuxième pays de l’Amérique latine à avoir le plus grand patrimoine culturel matériel et immatériel de l’humanité, comme l’a d’ailleurs déclaré l’Unesco. En effet, sa principale richesse est sa multi culturalité, ainsi que les ressources, économiques, politiques et touristiques. Tout en ajoutant que dans son histoire de colonie espagnole, la Colombie était le Vice-royaume de la Nouvelle Grenade, ayant la deuxième place en importance dans la stratification du pouvoir espagnol pendant la période coloniale.

Pays multiculturels avec des racines européennes, indigènes et surtout africaines, la Colombie et l’Égypte sont deux pays assez semblables. Dès lors l’importance qu’a l’Afrique pour la Colombie se concrétise dans l’amitié et les liens tissés avec la République arabe d’Égypte.

En outre, Clara Ines Chavés Romero a mentionné de manière générale quelques rôles importants que son pays, la Colombie, a joués dans le frère continent de l’Afrique, et évidemment l’importance des relations bilatérales entre la Colombie et l’Égypte. « La Colombie a toujours été présente aux moments le plus importants de l’histoire africaine, particulièrement à travers les relations commerciales avec certains pays comme l’Égypte et le Kenya. Elle a soutenu également, auprès des instances internationales, l’indépendance des pays comme l’Afrique du Sud et Zimbabwe. Déjà en 1966, la Colombie a accompagné le processus d’obtention de l’indépendance de la Namibie depuis la création du Conseil pour la Namibie et la garantie de son autonomie, ainsi que la dissolution des groupes paramilitaires et l’abolition des lois restrictives pour la réalisation des élections libres en Namibie, jusqu’à son indépendance complète et l’adhésion aux Nations unies en 1990 », a rappelé Clara Ines Chavés Romero.

Après les allocutions, la cérémonie s’est poursuivie par la visite de l’exposition et la Tombola organisée pour la circonstance afin de soutenir l’orphelinat Saint Joseph, ainsi que d’autres institutions qui se trouvent dans un grand besoin. Une dégustation des mets de ces deux pays a clôturé l'événement.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Mesdames Sahar Behainy Abo Serie (Égypte) et Clara Ines Chavés Romero (Colombie)