Claudy Siar : "les artistes sont les ambassadeurs d’un pays"Jeudi 22 Février 2018 - 19:15 L’animateur de l’émission « couleurs tropicales » sur RFI a animé le 22 février à l’Institut français du Congo, une conférence de presse, au cours de laquelle il a encouragé le dynamisme des artistes à travers leur travail au-delà des problématiques politiques et sociales du pays. « Nous sommes ici pour prendre en compte la dimension musicale de ce pays. Le travail que fournissent les artistes comprend finalement le dynamisme d’un pays. Dans bon nombre de pays les autorités politiques ne se rendent pas compte que vous êtes une partie importante de la population », a-t-il indiqué L’animateur de « couleurs tropicales » a donné l’exemple de la Jamaïque qui sait rayonner grâce à l’identité et à la culture. « S’il n' y avait pas la force de la culture, de l’identité, de la foi à travers le rastapharisme, le reggae ne devait pas être popularisé à travers le monde. C’est aussi grâce à Bob Marley et aux autres artistes que la Jamaïque rayonne, c’est pour dire que la force de la musique, de la culture permet à un pays de rayonner à un moment », a-t-il fait remarquer. Claudy Siar est persuadé que le Congo est un pays hautement musical. C’est un pays avec une force dont l'identité est extraordinaire et rien ne doit empêcher les artistes, les créateurs et les situations politiques d’exister et de rayonner. "Couleurs tropicales" est au service des créateurs au Congo. « On résiste, malgré les coups de toute part », a martelé l’animateur. Les artistes sont les meilleurs ambassadeurs. « C’est par la culture et l’identité qu’on peut faire passer tous les messages et conjuguer les talents pour être vu autrement », a-t-il reconnu. Claudy Siar a regretté, par ailleurs, le fait que l’Afrique ne commémore pas les ancêtres qui ont été déportés durant la traite negriière. Il plaide depuis plus de dix ans que l’Afrique ait une journée officielle de reconnaissance, jusqu’à ce jour rien n’est fait sur le continent. Lui qui est un descendant d’esclaves trouve cela anormal. Il est le premier à avoir organisé, le 23 avril 1993, une marche de commémoration d’abolition d’esclavage en France. À la suite de cela, les descendants d’esclaves français ont décidé d'une journée officielle de reconnaissance en vue de rendre chaque année un hommage aux victimes de l’esclavage. Tel est le cas de l'Angleterre et des Etats-Unis. Cependant, l’Afrique ne le fait pas. « C’est quelque chose de terrible. On se plaint toutefois que les Européens ou les Occidentaux écrivent notre histoire, alors que nous-mêmes ne sommes pas capables de le faire », a-t-il souligné. Claude Siar anime ce vendredi 23 février à l’Institut français du Congo à 10 h l'atelier « Génération consciente » dont le thème est "L’Afrique est-il un continent d’avenir pour la jeunesse ?" . Il invite le public à venir nombreux afin de pouvoir s’exprimer. "Couleurs tropicales" donne la parole à la jeunesse et l’entend s’exprimer. « Chaque jeune aujourd’hui s’interroge sur le continent au regard des problématiques de gouvernance, de chômage, d’éducation, de santé, etc. Tous les sujets seront abordés, il n’y aura pas de tabou. Que la parole se libère. » L’émission "Couleurs tropicales" organise le samedi 24 février à 17 heures, un concert gratuit avec les artistes comme, Cegra Karl, Roga Roga, Biz Ice, Trésor Mvoula, Makhalba Malecheck, Lorna, 100% Setho, Saint Patrick Azano, Diamant Noir, Fanie Fayar, Master D. Après, Couleurs tropicales se rendra à Pointe-Noire, en profitera pour découvrir le site Loango, lieu des ancêtres. C’est pour la première fois qu'elle organise une tournée dans deux villes d’un même pays. Rosalie Bindika Légendes et crédits photo :Photo : Claudy Siar répondant aux questions, Photo : artistes, animateurs et chroniqueurs des émissions
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