Cinéma : une quinzaine de réalisatrices africaines en atelier sur le développement et l’écriture de leur projet

La réalisatrice congolaise présentera un projet intitulé Tchalkou et alors. Ce film s’interroge sur les motivations d’un homme paraplégique qui se bat pour la cause des femmes au Niger. « Mon interrogation est logique à partir du moment où on sait que la condition des handicapés est pire que celle des femmes dans ce pays très stratifié où plus de 70% de la population reste encore rurale et très analphabète », a expliqué Nadège Batou.

Encadrées par quatre experts, les réalisatrices auront l’opportunité de mettre en pratique différents exercices liés à la technique (plan-lumière) et au contenu (rédaction de la lettre d’intention et du séquenceur), et de participer à des séances spécifiques sur la production, le son, le portrait et le point de vue. La formation sera ponctuée par la projection de documentaires de genres différents (grand reportage, documentaire d’auteur).

Après cette première session d’aide à l’écriture, chaque réalisatrice retournera dans son pays pour tourner son film. Les meilleures d’entre elles seront de nouveau réunies au début de l’automne pour une session de montage et post-production.

« L’Afrique au féminin » vise à soutenir des réalisatrices africaines francophones vivant en Afrique subsaharienne. Cet appui s’inscrit dans la volonté partagée par CFI et Canal + Afrique de détecter des talents et d’encourager les femmes, souvent sous-représentées dans l’accès aux financements et aux métiers de l’audiovisuel, à écrire et réaliser leur film.

« L’Afrique au féminin » est un projet autour d’une collection de documentaires d’une durée comprise entre huit à douze minutes, autour du thème « Réussir aujourd’hui en Afrique ». Plusieurs autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Mali, le Gabon, la Guinée, le Sénégal, le Togo y participent.

Nadège Batou est une réalisatrice autodidacte. Elle co-écrit et co-réalise en 2007 son premier film avec Alain Nkodia  Ndako ya bandeko (La maison des frères). Suite à ce film de trente minutes sur la réinsertion des enfants de la rue à Brazzaville par des frères franciscains, elle suit, de 2008 à 2011, différentes formations spécialisées : Africadoc Brazzaville, les Ateliers Varan à Paris et l’Université d’été de la Fondation européenne des métiers de l'image et du son. Grâce à ces formations, elle réalise, de 2009 à 2011, plusieurs films documentaires : Ku N’kélo, à la recherche de l’eau (26 minutes), Dallas de Paris (30 minutes) et Mwana Congo (8 minutes). Elle s’essaie aussi à la fiction en co-réalisant la série Les Boulistes, une sitcom de 36 épisodes de 6 minutes qui a été achetée par CFI en 2012. Elle travaille actuellement au Niger avec le réalisateur Sani Magori au développement de plusieurs films documentaires sur la vie de ce pays sahélien.