Cinéma : Richi Mbebelé sollicite l’appui des pouvoirs publics

Mercredi 28 Mars 2018 - 18:30

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Le réalisateur des films "Subtile manipulation" et "Grave Erreur" fait partie de la nouvelle génération des cinéastes congolais. Dans cet entretien, il parle de son art et de l'avenir de celui-ci.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B) : Richi Mbebelé, vous faites partie de la jeune et prometteuse génération des cinéastes congolais, peut-on connaître les difficultés que vous rencontrez ?

Richi Mbebelé (R.M.) : La principale difficulté que mes pairs et moi rencontrons est liée au financement. Pour réaliser un super film, il faut de l'argent, beaucoup d'argent, ce que nous n'avons pas. Nous ne savons pas non plus comment aller le chercher dans des fonds qui existent à travers le monde. Les personnes susceptibles d'en bénéficier font partie des réseaux assez fermés. Heureusement pour nous, nous sommes dans l'ère du numérique. Avec le peu que la providence met à notre disposition, nous arrivons à faire bouger les lignes. Mais on attend vivement la prise en charge de ce secteur par les pouvoirs publics.

L.D.B. : Au regard de cet environnement peu amène dans lequel vous évoluez,  peut –on croire en l’avenir du cinéma congolais ?

R.M. : De façon générale et responsable, on ne peut pas parler d'avenir du cinéma congolais. Car celui-ci n'existe pas à cause du simple fait qu'il n'est pas pris en charge par les pouvoirs publics. Il existe un grand vide juridique dans ce secteur et surtout qu’aucune vision politique ne s'oriente sur sa réglementation. Il y a, cependant, un groupe de personnes dont je fais partie qui tente, depuis plus d'une dizaine d'années, de faire vivre ce secteur par des œuvres majoritairement auto-produites et dont la qualité est loin d'être compétitive par rapport à ce qui se fait ailleurs. Grâce à Dieu, on arrive à faire bouger les lignes avec cette qualité. En s'appuyant sur le travail de ces quelques personnes, on pourrait tenter d'envisager un avenir pour ce cinéma. À ce moment-là, nous devrons nous adresser à la providence qui nous dira comment elle entrevoit cet avenir et, surtout, jusqu'à quand elle va nous soutenir. Je connais ceux qui, en se regardant dans le miroir, se demandent s'ils n'ont pas perdu la tête de faire du cinéma dans notre pays et d'espérer en vivre.

L.D.B.: Pour terminer, qu’en est-il de vos projets ?

R.M. : J'ai eu la chance de me retrouver dans une situation professionnelle qui m'a permis de me projeter et de monter plusieurs projets que je ne vais pas décrire ici pour ne pas m'attirer la poisse. En Afrique, quand tu veux réaliser un projet, surtout si celui-ci va apporter le sourire à plusieurs personnes, il vaut mieux ne pas en parler à l'avance. Tu risques d'être désagréablement surpris. Cela paraît bête, mais je sais de quoi je parle. En outre, si Dieu le permet, je vais tourner mon deuxième long métrage courant cette année.

 

 

Propos recueillis par Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Le réalisateur Richi Mbebelé crédit photo"DR"

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