Cinéma : Jean Rouch aurait eu 100 ans cette année

Lundi 20 Novembre 2017 - 19:53

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Né le 31 mai 1917 à Paris et mort le 18 février 2004 au Niger, le réalisateur français serait centenaire en 2017. À l’occasion de cet anniversaire, projections et rencontres vont se multiplier à l’Institut français du Congo (IFC) de Pointe-Noire où un hommage lui est rendu, du 21 au 25 novembre, à travers la deuxième édition de la semaine du documentaire.

Jean Rouch est l’un des plus influents et prolifiques de l’histoire du cinéma. Il est particulièrement connu pour sa pratique du cinéma direct et pour ses films ethnographiques sur des peuples africains. À travers son art, il s’est mis a filmé l’Afrique et  a réalisé des chefs-d’œuvre qui ont fait de lui un grand du 7e art.  Avec lui, le cinéma africain quitte son cadre traditionnel pour nous transporter vers des chemins buissonniers avec  sa théorie : « L’Afrique, cela ne peut s’écrire, cela ne peut que se filmer ».    

Dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance de ce célèbre réalisateur et ethnologue, l’IFC propose au public ponténégrin la projection de ses films. C'est l’occasion de revoir ou de découvrir l’œuvre du cinéaste qui a passé une grande partie de sa vie en Afrique de l’ouest et, principalement, au Niger. Le 22 novembre, il y aura une séance pour les élèves au Centre culturel Jean-Baptiste-Tati-Loutard, avec la projection du film "Cocorico monsieur poulet", réalisé en 1951 pour une durée de 1 h 30 min.

Dans une 2CV bringuebalante, Lam surnommé M. Poulet s’en va en brousse chercher les poulets qu’il vendra à Niamey. Assisté de Tallou et Damouré, il espère faire des affaires juteuses mais les imprévus s’accumulent. Les poulets sont introuvables, il est difficile de traverser le fleuve Niger car une diablesse ne cesse de jeter des sorts. L’idée d’un documentaire sur le commerce du poulet est le point de départ d’un film qui prend alors des chemins buissonniers dépassés par sa force fictionnelle. Il est emblématique de cette frontière fragile entre le réel et sa représentation, fondement de la quête du « cinéma direct ». Et le 24 novembre au Centre culturel Jean-Baptiste-Tati-Loutard, il y aura la projection de deux moyens métrages, à savoir "Cimetière dans la falaise" et "Bataille sur le grand fleuve". Les habitués de l’IFC suivront, quant à eux, le 22 novembre, "Mosso, mosso" et "Jean Rouch comme si" de Jean André Fieshi.

La rencontre avec Jean Rouch tient dans la justesse du « comme si », où il évoque ce qui est devenu pour lui une règle de vie en même temps que de cinéma. « En faisant comme si », on est beaucoup plus proche de la réalité. Jean Rouch, entouré de ses amis de toujours, Damouré et Tallou, fait comme s’il tournait un film intitulé "La vache merveilleuse". Jean-André Fieschi a réussi à cerner l’homme et sa méthode, il signe ici un hommage émouvant habité par l’esprit du cinéaste. C’est dans sa relation proche et respectueuse avec ses complices africains de toujours que l’on découvre pleinement le cinéaste bricoleur, et caméléon en osmose avec l’Afrique.

Notons que pendant la semaine du documentaire, l’IFC va proposer au public ponténégrin un panorama de l’œuvre de Jean Rouch, composé de documentaires, de courts et longs métrages, des films rares et emblématiques.        

 

Hugues Prosper Mabonzo

Légendes et crédits photo : 

Une image de Jean Rouch

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