Cinéma : Idris Elba, prochain James Bond ?

Samedi 10 Janvier 2015 - 6:29

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La série noire s’agrandit pour Sony Pictures. Depuis décembre dernier, la firme est victime d’un piratage massif de ses données et elle ne cesse d’en payer les frais. Il y a quelques semaines, le groupe «Guardian of Peace» (les Gardiens de la Paix), auteurs revendiqués du piratage, menaçait d’attaques terroristes les salles obscures qui sortiraient L’interview qui tue (sans mauvais jeu de mots), comédie parodique prenant pour cible la Corée du Nord. La société américaine a dans un premier temps cédé sous la pression en repoussant la date de sortie du film par mesure de sécurité, avant de faire volte-face et de l’autoriser dans quelques salles américaines.

Depuis quelques jours, c’est au tour du prochain épisode de James Bond de trinquer. Le 14 décembre dernier, une ébauche du scénario de Spectre, titre des nouvelles aventures de l’agent 007, tombait sous les doigts agiles des pirates. Les producteurs sont prévenus : des mesures nécessaires ont été prises pour protéger les droits des auteurs si des fuites ou une utilisation illégale du script viendraient à entacher le bon déroulement de la sortie du film.

Les gardiens de la paix ont encore frappé et révèlent le contenu d’un mail (piraté) attribué à Amy Pascal, co-présidente de Sony Pictures : «Idris devrait être le prochain James Bond».

De la rumeur à la polémique

Ni une, ni deux, l’«information» a fait trois fois le tour de la Toile et chacun y va de son commentaire. Il y a les réjouis… et les autres. Dans cette catégorie, il y a eu les déclarations particulièrement racistes de l’animateur américain et conservateur Rush Limbaugh : «James Bond est un concept conçu par Ian Fleming. Il est blanc et écossais. Point barre. C’est son identité. Et à présent, (ils) suggèrent que le prochain James Bond soit Idris Elba, un Britannique noir, plus un Blanc d’Écosse. Ce n’est pas James Bond et je sais que c’est probablement raciste de le mentionner». Il a ensuite expliqué que la désignation de ce rôle à Idris Elba équivalait à engager George Clooney pour jouer Barack Obama.

Face à ces attaques, l’acteur londonien qui a récemment prêté ses traits à Mandela dans Mandela, un long chemin pour la liberté, a partagé ses inquiétudes et a répondu avec esprit : «Je ne veux pas que l'on m'appelle le premier James Bond noir. Vous comprenez ce que je vous dis ? Sean Connery n'était pas le James Bond écossais et Daniel Craig n'était pas le James Bond aux yeux bleus. Donc si je le joue, je ne veux pas qu'on m'appelle le James Bond noir».

 

 

Morgane de Capèle

Légendes et crédits photo : 

Photo: l'acteur britannique Idriss Elba