Cinéma : « Des Étoiles », un portrait de l’exil réalisé par Dyana Gaye

Samedi 4 Janvier 2014 - 6:30

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Dyana Gaye a promené sa caméra entre New York, Dakar et Turin pour réaliser son premier long-métrage, Des Étoiles. La réalisatrice franco-sénégalaise questionne les notions du mouvement et de la liberté et met en scène les destins croisés de Sophie, Abdoulaye et Thierno sur leurs chemins de l’exil. Un portrait du Sénégal d’aujourd’hui, porté par les voix de la diaspora

Métisse, Dyana Gaye vit à Paris où elle a grandi et fait ses études. Née d’un père sénégalais et d'une mère franco-italo-malienne-sénégalaise, tous deux immigrés, ce sujet, elle le connaît. Comme les villes dans lesquelles elle a tourné Des Étoiles. Dakar constitue le point d’ancrage, de départ et d’arrivée de tous ces personnages. Elle a choisi Turin par rapport à sa proximité avec l’Italie, pays de sa langue maternelle, et pour son immigration féminine. Enfin, New York pour ce qu’elle représente, ville de l’accueil et des flux migratoires, « une sorte  de point de fixation et d’ancrage pour la figure du migrant, un lieu  d’invention avec sa part fantasmatique. Cette idée perdure, ce qui confère  à la ville un côté toujours poétique et séduisant. » Il y a ici trois continents mais aussi trois rapports à l’immigration, trois façons différentes de l’appréhender et de la traiter.

Diana Gaye a choisi d’aborder ces trajets d’exil en se rapprochant au plus près des personnages, en abordant le sujet par les « petites histoires » de l’intime et non par la « grande histoire ». L’exil se traduit tour à tour par l’émancipation, la quête de l’idéal ou de la liberté. Elle est positive, négative, parfois violente, et la réalisatrice n’hésite pas à se rapprocher au plus près de la réalité, pas toujours reluisante.

Ce chassé-croisé de personnages et de lieux a été conçu en collaboration avec Cécile Vargaftig, un exercice pas toujours évident car il a fallu s’adapter aux villes et changer d’équipes techniques sans que le résultat à l’écran n’en pâtisse. Diana Gaye raconte que les acteurs ont été eux aussi confrontés à cette adaptation puisque, comme leurs personnages, ces déplacements étaient nouveaux pour chacun. « Chacun appréhendait ces lieux à la fois dans son personnage et dans son être, ce qui constituait une alchimie particulièrement intéressante, la rencontre d’une altérité. L’incarnation  qu’ils avaient à accomplir pour le film rencontrait leur intimité », explique la réalisatrice.

Des Étoiles a été présenté en avant-première mondiale au Toronto International Film Festival et sortira le 29 janvier dans les salles françaises.

Un film de Dyana Gaye, avec Ralph Amoussou, Mata Gabin et Souleyman Seye Ndiaye.

Morgane de Capèle