Ça se passe à Kin : Mapendo culture applaudie à Wallonie-BruxellesVendredi 10 Juin 2016 - 22:03 La récente création de la jeune compagnie, une adaptation de Te voir dressé sur tes deux pattes ne fait que mettre l’huile au feu, a reçu un bon accueil du public venu nombreux assister à sa grande première soirée du 8 juin au centre culturel belge dans le cadre de la sixième édition du festival de théâtre. La salle Brel était à son comble pour cette première représentation de la pièce de Fiston Mwanza Mujila mise en scène par Maguy Kalomba. Te voir dressé sur tes deux pattes ne fait que mettre l’huile au feu a pour propos un sujet de l’heure, à savoir l’immigration. Le récit tragique d’un jeune homme non autrement identifié qui rêve de trouver son bonheur ailleurs et finit par vivre une désillusion qu’il ne s’était pas imaginée n’est pas un fait nouveau. Néanmoins, il n’en est pas moins interpellateur. Les quatre personnages de la pièce s’identifient au rôle qu’ils jouent. Ils ne portent donc pas de nom. C’est autour du jeune homme, le type même de cette jeunesse insouciante convaincue de tout braver et conquérir le monde par le simple fait de sa volonté, que gravite toute l’histoire. Pourtant prévenu d’avance, par « la voix qui sort des murs », que l’aventure était fort hasardeuse, le jeune entêté, rôle que campe Papy Kafuti, tient mordicus à partir. Résolu à ne pas attendre de vivre des lendemains incertains parce que, clame-t-il : « Ça prend en otage mon avenir ce pays! » et n’a donc plus qu’une idée en tête : « Partir à n’importe quel prix de cette terre de... ». Dès lors, même cette voix de la conscience, incarnée par Maguy Kalomba qui n’en finit pas de bâtir son mur, qui sort comme qui dirait d’outre-tombe ne parvient pas à lui faire entendre raison. Bien décidé à n’en faire qu’à sa tête, il tient même tête au passeur, joué par Koffi, qui lui propose plusieurs destinations possibles et exige des papiers pour l’Allemagne. Il se montre tout aussi obstiné face à sa copine, Maravilla, qui ne parvient pas à lui faire changer d’avis. C’est l’Allemagne qui l’intéresse et aucun autre pays. La conscience et la copine sans faire front commun, s’emploient pourtant à la même démarche quitte à dissuader le jeune homme de partir. Tel un prophète de malheur, le « bâtisseur du mur » profère une litanie de menaces à son endroit qui l’intimident le moins du monde. Tous les dangers potentiels évoqués par sa dulcinée, il y oppose une farouche résistance. Il parvient à se défaire de la « tutelle » du passeur et prend son destin en main mais l’arrivée en Allemagne ne se fait pas sans heurt. La désillusion qui s’ensuit finit par avoir raison de lui. Sans abri, mordu par le froid quémandant travail et pain, il trouve la mort au lieu de la vie florissante qu’il s’imaginait à même la rue. Ça se passe à Kin et Tarmac des auteurs Te voir dressé sur tes deux pattes ne fait que mettre l’huile au feu a pris un mois et demi de création à la Compagnie Mapendo culture. Elle est le fruit d’une production conjointe du Tarmac des auteurs et du Festival Ça se passe à Kin. La Compagnie Mapendo culture fait partie avec Le théâtre des Elfes et les Compagnies Osase et Seringu’arts de Lubumbashi, des quatre jeunes congolaises accompagnées par Israël Tshipamba dans le cadre de la sixième édition de son festival. Il a voulu de la sorte, dit-il, « mettre à l’honneur un nouveau souffle artistique questionnant la société congolaise, ses dérives, sa poésie et sa créativité ». Il convient de rappeler que Ça se passe à Kin est un festival de théâtre de proximité organisé chaque année en juin par Israël Tshipamba et le Tarmac des auteurs. Pour cette fois, il se tient du 2 au 9 juin, la périodicité, une semaine comme d’ordinaire est respectée. Ça se passe à Kin est un moment particulier où l’art théâtral et le spectacle vivant prennent possession de la ville. Itinérant, il a pour site principal un lieu emblématique, à savoir le Tarmac des auteurs, théâtre situé dans la commune de Kintambo.
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo : Un extrait de Te voir dressé sur tes deux pattes ne fait que mettre l’huile au feu Notification:Non |