Bruxelles : deux Congolais présents à l’exposition «100 artistes en liberté »

Au cours de l'exposition, toutes les disciplines artistiques ont été mises à l’honneur, notamment la peinture, la sculpture, le dessin et le Street art. Cet événement, ont indiqué les organisateurs, s’inscrivait dans une démarche d’ouverture à l’art pour le plus large public et a mis l’accent sur 25 années d’activités et d’expositions réalisées par le musée juif qui est actuellement fermé au public. « Nous voulions fermer le musée et marquer 25 années d'expositions avec un événement symbolique avant le lancement des travaux de rénovation du bâtiment. C'était important d'organiser un grand rendez-vous placé sous le signe de la création et de la convivialité, d'autant plus que cette journée intervient à deux jours de la commémoration des deux ans de l'attentat du 24 mai 2014. En soi, le nombre 100 n'a rien d'emblématique. Nous souhaitions simplement offrir un véritable panorama de la création contemporaine belge au public. Alors 100 Artistes qui créent in situ, c'est formidable », a déclaré aux Dépêches de Brazzaville Chouna Lomponda, responsable de la Communication et des relations publiques du musée juif de Belgique. En outre, parlant des deux artistes d’origine congolaise qui ont pris part à l’événement, elle a indiqué qu’ « Aimé Mpané est un artiste dont nous connaissions la qualité du travail et qui a fait du bois son matériel de prédilection. Quant à Mufuki Mukuna, il nous offre une peinture spirituelle, brute et vivante. » Ce choix, a-t-elle rappelé, « fait écho à la mission de notre musée. Une mission d'ouverture indépendamment des origines et des religions.»

Une oeuvre mélangeant le sacré et la violence

Dans le cadre de cette exposition, l’artiste Aimé Mpané a conçu « Yellow flowers » (fleurs jaunes), une œuvre inspirée du drapeau de l’Union européenne et reflétant une symbolique religieuse incarnée par la présence d'une forme rappelant celle de la  Vierge Marie.  « Je me suis posé la question de savoir pourquoi il n’y a toujours que douze étoiles sur ce drapeau alors qu’aujourd’hui l’UE compte plusieurs pays membres. Même lors de sa création, l’UE ne comptait pas douze pays. Représenter le drapeau européen avec douze étoiles n’était pas un choix fait au hasard et l’artiste qui a conçu les motifs du drapeau souhaitait garder un côté sacré ou catholique pour évoquer l’idée de la paix et de l’unité. En outre, le choix de la couleur bleue n’est pas non plus anodin. Dans l’histoire de l’art, le bleu renvoie aux icones russes. Au départ c’était l’or qui était utilisé pour symboliser la divinité. Mais comme ce minerai se faisait de plus en plus rare, il a été remplacé par la couleur bleue pour symboliser cette divinité. Donc, ce n’est pas par hasard que cette couleur a été également utilisée sur le drapeau. Ainsi, dans mon œuvre, j’ai incrusté la forme de la Vierge Marie, comme un élément agressif qui déchire le drapeau. L’œuvre est à la fois un mélange de sacré et de violence qui reflète la perception que j’ai de l’Europe. Par ailleurs, comme tout ne fonctionne pas bien au sein de l'Union européenne, j’ai rajouté deux roues mais en forme carrée et non circulaire pour représenter la difficulté de rouler de la politique internationale de l’Europe », a déclaré Aimé Mpané aux Dépêches de Brazzaville.