Bizenga photography : la simplicité sensibleSamedi 30 Août 2014 - 4:45 Sylvio Prince Debiz N’kanka Bizenga, dit Bizenga Photography, est en passe de devenir un des photographes avec lesquels le tissu culturel dakarois va devoir compter. Ce jeune homme de 23 ans affirme des partis pris esthétiques et fait preuve d’un œil étonnamment aiguisé après seulement un an de pratique. Il faut dire que saa passion pour la photo n’avait pas pu se développer dans sa ville natale, Pointe-Noire, faute d’encouragements et de possibilités de formation
Il a une prédilection pour les portraits, et le rendu en sépia, ce qui est assez rare en nos temps de sursaturation de couleurs et d’effets : « J’aime cet effet vieilli, cet aspect comme des archives du temps présent. Les photos de mes parents étaient en sépia ! » Ses photographies reflètent une attention sensible et attentive à la condition humaine. D’ailleurs, Bizenga aime échanger avec les sujets de ses clichés : « Après la prise de vue, je montre la photo. On discute, la personne me raconte un peu sa vie. Je prépare une exposition qui s’intitulera Every Day, la vie de tous les jours, sur tous ces gens différents que je rencontre. Par exemple, ici, on voit des femmes voilées, des enfants talibés, ce que je ne voyais pas chez moi. Il y a beaucoup d’enfants mendiants dans les rues (talibés), et cela Bizenga a bien conscience de la particularité de la patrie de Léopold Sédar Senghor, le président poète, qui a su accompagner sa démarche artistique et la renforcer, et aimerait donner une impulsion de ce genre à la culture congolaise : « Au Sénégal, le côté culturel est plus développé que chez nous au Congo. Ici, les gens se donnent à fond pour valoriser leur art. Au Congo, on n’accorde pas trop d’importance à l’art. J’aimerais organiser des stages de photo au Congo, aider à ce que la culture congolaise se développe, que des artistes trouvent leur voie, et puissent Quand on lui demande s’il a un message à faire passer « au pays », les mots viennent, faciles, plus aisément que pour parler de lui : « Les jeunes artistes n’ont qu’à travailler dur, l’art c’est une passion qu’il ne faut jamais abandonner. Ce n’est qu’en travaillant que l’on peut avoir de bons résultats. Les conseils des anciens aussi sont très importants. Pour ceux qui ont des projets de voyage, qu’ils les fassent ! C’est bon de découvrir d’autres cultures, cela enrichit vraiment, artistiquement et humainement. »
Laure Malécot |