Arts plastiques : Jussie Nsana Banimba expose sur « Soul Power » et « Butsiélé »

Vendredi 4 Mars 2016 - 20:35

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Créé dans le cadre du festival Soul Power de Matombi production, le vernissage des expositions « Soul Power » et « Butsiélé », de l’artiste peintre bédéiste Jussie Nsana Banimba, s’est déroulé à l’Institut français du Congo (IFC) en présence de l’ambassadeur de France au Congo, Jean-Pierre Vidon.

Liée à la musique en général et à l’âme en particulier, Soul Power se réfère « à tous ceux qui ont lutté contre la discrimination raciale aux Etats-Unis et à ceux qui militent contre le racisme et le tribalisme ». Butsiélé quant à elle, apporte  l’éveil.

A cette occasion l’ambassadeur de France au Congo, Jean Pierre Vidon, a fait un rappel sur l’histoire des années 70 qui est l’âge d’or de la rencontre de deux tendances de ces années Beatnik : la soul et le psychédélisme. La soul, est un genre musical né à la fin des années 50 aux Etats-Unis qui croise deux influences : le Gospel et le rythm and blues. Parallèlement se développe une tendance plus instrumentale incorporant l’influence du jazz, c’est le funk, caractérisé, pour les spécialistes ou les amateurs éclairés, par la prédominance de la section rythmique d’une part et par l’omniprésence des cuivres d'autre part. A ces deux courants musicaux répond l’émergence d’une représentation esthétique typique de ces inspirations afro-américaines…

« Tout est en place pour une vraie révolution musicale, picturale mais également sociale, avec ce leitmotiv « il est interdit d’interdire ». Ce contexte, j’en ai été le contemporain. Pour certains, l’ancien monde devait disparaître pour laisser place à un monde nouveau, un monde où tout devenait possible. Certains se souviennent de cette aspiration à vivre pleinement, à cent à l’heure, une aspiration issue certainement de la philosophie sartrienne de l’existentialisme. Mais, comme vous le savez, le mouvement du balancier va et vient. Après la révolte contre l’ordre établi, les soixante-huitards allaient, dans la décennie suivante, faire repentance et rentrer dans le rang », a déclaré l'ambassadeur.

En effet, Jussie Nsana Banimba a proposé sa vision ou son interprétation d’une époque. Cette « Soul power », témoigne des idées culturelles qui ont inspiré tant d’artistes jusqu’à aujourd’hui. L’univers pictural qu’elle a construit a été façonné par l’âge d’or fascinant de cette culture sans interdit.

Le talent de l’artiste a reconnu le diplomate français, ne laisse pas indifférent y compris pour la seconde partie de l’exposition intitulée « Butsiélé » qui signifie « éveil » où elle semble explorer formes et couleurs de la silhouette au trait, du clair à l’obscur.

S’adressant à l’artiste, Jean Pierre Vidon a dit : « Avant que vous nous présentiez plus en détails vos créations, je rappelle que vous participerez à l’effet mur avec une réalisation picturale à l’occasion de la journée de la femme le 8 mars mais également à la conférence relative « aux femmes qui entreprennent ». Car vous êtes bien, madame Jussie Nsana Banimba, une femme qui entreprend, que ce soit en tant que créatrice, que ce soit comme formatrice dans votre espace Nsan’Arts à Pointe-Noire, ou que ce soit en tant que participante des rencontres internationales d’art des Ateliers Sahm où vous vous initiez déjà très riche et que je ne peux que féliciter pour cet esprit de curiosité qui l’anime sans cesse ».

L’artiste a rappelé que cette exposition est déjà passée à la galerie du Bassin du Congo. « L'exposition Soul Power qu’accueille l’IFC aujourd’hui m'a été proposée par Matombi Production et dont le public de Brazzaville à découvert pour la première fois à la galerie  Bassin du Congo, du 20 novembre au 20 février 2016 et l'exposition Butsiélé réalisée par la fondation Basango, ainsi que mon travail de dessinatrice de bande dessinée. J’ai exposé près d'une quarantaine de toiles et une vingtaine de planches de bandes dessinées ».

Qui est Jussie Nsana Banimba ?

Ancienne élève de l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Brazzaville, Jussie est enseignante d’art plastique dans un collège de Pointe-Noire. Bédéiste professionnelle, elle est l’une des auteurs de la bande dessinée intitulée Chroniques de Brazzaville publiée chez l’Harmattan BD. Elle est fondatrice et directrice artistique de l’espace Nsan’Arts. Aux Ateliers Sahm, elle se lance dans la vidéo.

Elle a participé à plusieurs festivals parmi lesquels : Les rencontres internationales de Paris, en janvier 2016 ; le festival international de la Bande dessinée d’Alger, en octobre 2015 ; au-delà des géographies installation vidéo à la biennale de Dakar au Sénégal avec les Ateliers Sahm, en mai 2014 ; au festival international de la BD Animatçao « Luanda Cartoon », à Luanda en Angola, en août 2013. Elle est intervenue également à la conférence « La Bande dessinée en Afrique centrale : parcours croisés au festival Mboa BD, à Yaoundé au Cameroun, en novembre 2011 ; à la conférence « La femme à l’assaut de la BD au Fibda (Festival international de la Bande dessinée d’Alger), en octobre 2009 …

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Jussie Nsana Banimba présentant ses toiles à l'ambassadeur de France au Congo Photo 2 : les toiles de Jussie Nsana Banimba

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