Arts anciens : Antiquaire, un métier en perte de vitesse au Congo

Vendredi 24 Juillet 2015 - 20:05

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Apparenté à la sorcellerie et autres formes d’occultisme, le métier d’antiquaire au Congo n’est pas toujours bien perçu par l’opinion publique. Des préjugés qui n’ont pas arrêté Christian Sanga Pamba, un passionné d’arts anciens qui est devenu au fil des temps un antiquaire à part entière, soucieux de pérenniser et de promouvoir ce secteur.

« Cela fait plus de 15 ans que je suis antiquaire, ce métier me fait vivre ainsi que ma petite famille », lâche Christian Sanga Pamba, la trentaine bien sonnée, qui s’est lancé dans la collection et la vente des œuvres d’art ancien, activité à ce jour délaissée par des jeunes. « Nous ne sommes pas nombreux à nous intéresser à la collection et la vente des objets d’art ancien, car certains jeunes l’assimilent plus à la sorcellerie, le fétichisme, etc. », fait-il savoir. Une attitude qui laisse penser à Christian que les Africains d’une manière générale commencent à perdre leur culture.

C'est soucieux de revaloriser ce secteur que le jeune artiste fréquente Robert Badibanga (considéré comme l’un des précurseurs dans ce travail). Il l'a ensuite initié à sa passion. Depuis, Christian pris d'amour pour ce métier, collectionne des œuvres d’art du Congo-Brazzaville, de la RDC, de l’Angola et du Gabon qu’il revend si cela en vaut la peine. « Ce que nous collectionnons, ce sont des œuvres d’art laissées par nos aïeux. Ma stratégie est simple. Je me déplace dans des départements où je sollicite la permission des notables de ces contrées pour me procurer des objets d’arts. Les chefs du village relaient l’information en leur annonçant mon arrivée et ceux qui veulent me vendre des articles, savent où me trouver », explique-t-il.

Chaque statuette a une histoire et une origine

Et la contrée où elle a été conçue à une importance traditionnelle capitale, « les statuettes peuvent représenter les ancêtres, elles interviennent dans les différentes cérémonies telles que le jugement, les séances de guérison, elle sert de protection pour les maisons. C’est le cas de la statuette Punu qui a pour rôle de subjuguer les esprits malfaisants de la forêt », a fait comprendre le jeune antiquaire.

En outre, bien qu’étant dans une bonne partie du Bassin du Congo (Gabon, Congo-Brazzaville, RDC, Angola), d’autres statuettes n’exigent pas de culte particulier, elles sont des objets de vénération et d’inspiration pour la communauté. Compté par les doigts de la main, les antiquaires se battent bec et ongles pour valoriser leur travail vis-à-vis des acquéreurs. « En dehors de madame Belinda Ayessa et le Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, l’ancien ministre Claude Ernest Ndalla, Les Dépêches de Brazzaville, Lydie Pongault, L.B Tchiongo Bouiti et Boniface Malalou, les Congolais s’intéressent de moins en moins aux objets d’art ancien. Ce sont plutôt des expatriés qui sont nos potentiels clients », commente Christian qui dit « grâce à ces rares Congolais qui achètent souvent nos œuvres, le métier d’antiquaire peut encore résister au temps ».

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Christian Sanga Pamba Photo 2 et 3: Des statues Punu dénichées par Christian Sanga Pamba

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