Art oratoire poétique : la congolaise Mariusca Moukengué apprend les techniques d’écriture du slam aux jeunes CamerounaisMercredi 7 Mars 2018 - 19:15 L’artiste slameuse internationale, Mariusca Moukengué, porteur du projet Slamunité, a animé un atelier de formation des jeunes africains à la pratique du Slam au Cameroun. De retour au Congo-Brazzaville après l’animation de cet atelier, elle a restitué son séjour aux Dépêches de Brazzaville. Après un travail de sensibilisation dans les différents établissements scolaires publics et privés, trente-cinq apprenants venus de plusieurs établissements scolaires dont l’Institut des Beaux-Arts (Ibaf), lycée bilingue, lycée classique, collège privé bilingue laïc, collège de la paix et quatre jeunes de la rive gauche du Noun (village Koukpa et Tingouonoun), ont pris part à cet atelier coïncidant avec la date de la cinquante deuxième fête nationale de la jeunesse. Introduite par Mariama Njayou, l’artiste congolaise a expliqué aux jeunes dont l’âge varie de 08 à 18 ans, le contexte et sollicité leurs attentes vis-à-vis du projet. Ces jeunes ont également appris des techniques d’écriture d’un texte de Slam, un art oratoire poétique. Partant de la collecte des mots à l’écriture, le texte en vers a été le premier style d’écriture sur lequel la plume des jeunes s’est amusée à séduire. En liant théorie et pratique, chaque apprenant se devait de rédiger un alexandrin contenant des rimes : plate, croisée, embrassée dans lequel on retrouverait des figures de style comme l’anaphore, la comparaison et la périphrase. Des prestations de déclamation dont les textes ont attiré l’attention de l’auditoire ainsi qu’un défilé, se sont déroulés en présence des chefs de la rive gauche du Noun. La restitution finale a eu lieu le14 février, accompagnée de la remise des attestations de formation aux apprenants. Au finish, les jeunes du département du Noun ont désormais un autre moyen d’expression pacifique. Aussi, le projet Slamunité a réussi à mettre en place un collectif de slameur à Foumban. Au total trente nouveaux slameurs formés par ce projet (nouveaux acteurs du vivre ensemble) parmi lesquels les jeunes de la rive gauche du Noun. Il y a eu également une convention de partenariat AJP/Cedes et Slamunité, ainsi que la découverte de nouveaux talents du Slam au Cameroun. En perspective, le projet Slamunité entend archiver les textes issus de cet atelier ; sensibiliser et regrouper plus de jeunes autour de Slamunité ; trouver un partenariat de financement du projet Slamunité ; médiatiser Slamunité au Cameroun et au Congo ; trouver une équipe professionnelle pour la production des supports de communication pendant toute la durée des ateliers. Notons que Hassan Njoya Fifen, critique d'art et enseignant à l'Institut des beaux arts de Foumban, assure la coordination technique du projet Slamunité au Cameroun. Il a su assurer la communication avant et pendant la formation. Après la rive gauche du Noun, le projet Slamunité s’est déporté à Dolisie, troisième ville de la République du Congo, en février dernier, où un atelier a été organisé à l’espace Tiné, regroupant dix participants. Par ailleurs, le projet Slamunité se déportera en République démocratique du Congo (RDC), à Lubumbashi, au centre d’Art Waza, du 1er au 10 avril 2018. La formation sera faite cette fois-ci conjointement avec le slameur Congolais MicroMega Le Verbivor. Toujours dans le même cadre, le projet Slamunité entend se rendre du 1er au 07 mai à Ndjamena ; du 09 au 15 mai à Dakar ; du 17 au 23 mai à Foumban ; du 25 mai au 1er juin à Lubumbashi ; du 03 au 09 juin en Guinée Conakry. Quels sont les objectifs visés par le projet Slamunité ? Placé sur le thème « Libre ensemble », le projet Slamunité partenaire de la Congolaise 242 et Africulturelle est né d’une volonté de cultiver auprès des jeunes la non-violence. « Nous voulons à travers l’art donner à la jeunesse des moyens d’expression pacifique. Le dialogue étant le modèle par excellence du règlement des conflits à l’amiable, promouvoir des valeurs de paix et de tolérance à travers le slam est notre motivation », a déclaré la responsable de ce projet, Mariusca Moukengué. Ce projet a une vision panafricaine et vise à initier les jeunes filles et garçons dont l’âge varie entre 10 et 18 ans à la pratique du slam. Pendant 7 jours, ils écrivent autour du thème : « Libre ensemble ». Il vise aussi à créer un réseau de la nouvelle élite des slameurs des quatre pays concernés, par conséquent à faire la promotion de cet art peu répandu en Afrique. Le projet est divisé en quatre parties : atelier théorique ; atelier pratique ; restitution des ateliers et spectacle et évaluation des acquis. Un jury de quatre membres est constitué pour examiner les textes selon les critères d’évaluation des compétitions Slam. L’objectif principal du projet est de promouvoir le Slam sous toutes ses formes en Afrique. Il a bien d’autres objectifs spécifiques tels que : servir de cadre d’expression ; développer les échanges et partages ; créer une plateforme du Slam qui réunira plusieurs jeunes africains Son objectif pédagogique étant de développer la faculté de bien parler la langue française, de développer la capacité de s’exprimer en public, d’apprendre les bases de la poésie. Les résultats attendus sont : former une nouvelle élite des slameurs, soutenir un orphelinat démuni de la ville, créer un film documentaire.
Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : l’artiste slameuse internationale, Mariusca Moukengué
Photo 2 : Mariusca Moukengué posant avec les jeunes apprenants du Cameroun
Photo 3 : Mariusca Moukengué en atelier Slam à Dolisie
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