Afropolitain ou trois jours de sonorités africaines au cœur de RomeMercredi 28 Octobre 2015 - 18:17 De ce jeudi jusqu’à samedi, Testaccio vibrera au rythme des africanités, dont les Mbongwana Star débarquant directement de Kinshasa ! C’est dans l’un des quartiers les plus mythiques de la Rome des innovations et des nouveaux courants, Testaccio, que l’Afrique du rythme et des sons va se donner à se voir et à s’entendre cette semaine. Les organisateurs du festival dit de l’Afropolitain ont invité les sons et les expériences musicales les plus incroyables ayant vu le jour aux quatre coins du continent au cours de ces dernières années. Valeurs sûres et expériences nouvelles vont s’exhiber devant des Romains d’ores et déjà en haleine. L’affiche est tout ce qu’il y a de plus affolant, en effet. Qu’on pense seulement que le Ghana va aligner Pat Thomas, un continent à lui seul avec son Kwashibu Area Band. Pat Thomas, c’est 50 ans de musique et son dernier album qui mélange afrobeat et afro-disco s’inscrit dans une lignée étonnante de vitalité en Afrique de l’Ouest mais pas seulement. Hors de la dynastie Fela Kuti, l’Afrobeat pour vous devient indigeste ? Pas grave : que diriez-vous d’un petit bouquet de lusophonie avec le dj-set de Roberto Lycke ? Car c’est lui qui va avoir l’honneur de mettre le feu aux poudres du départ. Et c’est un autre dj, Nan Kole, qui clôturera l’éclectique manifestation. Mais pourtant nous sommes bien obligés de convenir que même ces talents ne sont rien à côté du groupe sud-africain au nom improbable, les BLK JKS I Tv OnThe Radio. Si, si : tel quel ! Bon, après tout, le public ne vient pas écouter des noms et des extravagances mais de la musique. Découvrir des sons nouveaux ou renouvelés d’un continent qui a aussi une réputation à sauvegarder en la matière ! C’est pourquoi, et sans parti-pris (ou peut-être un petit peu… beaucoup) nous sommes bien obligés de convenir que la presse internationale est venue et se bouscule déjà au portillon pour un seul ensemble : les Mbongwana Star qui viennent de Kinshasa. Leur réputation les précède, d’autant que le passage à Milan et à Turin des Staff Benda Bilili, cet ensemble congolais de musiciens en fauteuil roulant, a laissé d’indélébiles traces même en Allemagne voisine. Or, soulignent bien à propos les organisateurs italiens de l’Afropolitain, deux des membres de Mbongwana (le changement) proviennent de Staff Benda Bilili et débarquent à Rome avec la volonté de casser le préjugé des hommes-immondices qui caractérisent le monde aujourd’hui. Vedettes plus que confirmées, Coco "Yakala" et Théo "Zonza" sont précédés par une vague qui fait perdre le sommeil à plus d’un Romain qui compte les jours et maintenant les heures avant l’événement « grand É » ! Ils veulent aller à la découverte de ceux que des journaux aussi prestigieux que le Guardian et l’Independent de Grande-Bretagne qualifiaient il y a peu de « 5 étoiles » et de personnes qui semblent « débarquer d’une autre planète car c’est vraiment un miracle d’entendre une musique comme la leur qu’on croyait impossible » après les Rolling Stones ! Si avec de tels arguments, l’Afropolitain de Testaccio fait flop, rendons justice aux artistes africains: ils ne seront en rien responsables. Au fait, savez-vous d’où vient le mot Afropolitain ? Du Ghana ! C’est une femme-écrivain, Taiye Selasi, qui le lança en 2005. Mais c’est bien un fils de la sous-région, le philosophe camerounais Achille Mbembe, qui lui donna ses lettres de noblesse par un essai où il a expliqué que l’Afropolitain est la tendance culturelle qui soutient le multiculturalisme, lui-même défini comme la voie de la citoyenneté globale. Etonnante, merveilleuse Afrique ! Lucien Mpama Notification:Non |