50 ans des relations diplomatiques Russie/Congo : des personnalités expliquent le bien-fondé de cette coopérationMardi 18 Mars 2014 - 19:15 Alors que s’ouvre ce 19 mars à Brazzaville, l’exposition photos sur les 50 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre la Russie et la République du Congo, Les Dépêches de Brazzaville se sont rapprochées de quelques personnalités du domaine culturel pour évoquer ces relations Prélude à cette exposition, une table ronde était organisée au Centre culturel russe de Brazzaville, au cours de laquelle plusieurs personnalités dont l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Congo, Youri Romanov ; le conseiller spécial du président de la République du Congo, Claude Ernest Ndalla ; et la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, Bélinda Ayessa, ont expliqué le bien-fondé de cette coopération. Pour Claude Ernest Ndalla, la coopération avec la Russie a été non seulement politique mais aussi économique, puisque grâce à la Russie, le Congo a pu avoir les mines de Dienguilé et de Yangakoumbendza. C’est grâce à eux aussi que les Congolais ont découvert qu’ils ont du cuivre de haute teneur, parce que le cuivre du Shaba a 3% de teneur alors que celui du Congo avait 6% de teneur. Ce qui est un exploit des amis russes sur le plan économique. Par ailleurs, dans le cadre de la formation, les Russes ont formé beaucoup de militaires en Union soviétique. Outre les militaires, ils ont formé aussi des cadres qui sont devenus des hommes d’État, comme : Jean-Claude Gakosso, André Okombi Salissa, Isidore Mvouba, François Ibovi, Kiamoussi, et beaucoup d’autres. La Russie continue à former les Congolais dans tous les domaines. Même dans le domaine sportif, parce que pendant les Jeux africains, les Congolais avaient un entraineur soviétique, Sakalov, qui était l’entraîneur d’Oniesk. Au volley-ball, les Congolais ont eu l’entraîneur de l’équipe nationale féminine de l’Union soviétique, qui est venue aider le Congo à conquérir la médaille au volley-ball, pendant les premiers jeux africains. Sur le plan de la communication, Claude Ernest Ndalla pense qu’il y a eu aussi beaucoup d’échanges dans ce domaine. Le Congo a reçu à Brazzaville, monsieur Guerman, qui occupait la chaire de sociologie de la propagande à l’Institut du marxisme-léninisme près le comité central du PCUS. Il est venu ici et a formé les Congolais pendant un mois. C’est dire que c’est une coopération multiforme. La participation du Centre culturel russe va devenir traditionnelle dans toutes sortes de manifestations internationales organisées au Congo Pour le directeur du Centre culturel russe (CCR), Sergueï Belyaev, les relations diplomatiques ne se limitent pas seulement à la diplomatie culturelle, mais elles concernent toutes les institutions. Il sied de reconnaître que si l’importance de la diplomatie culturelle augmente dans le monde, c’est sans doute le ministère des Affaires étrangères et l’ambassade de Russie qui jouent un rôle primordial dans ces événements. Serguei Belyaev a ajouté que dans les jours à venir, il y aura des cérémonies officielles liées à cet anniversaire. Outre l’exposition photos, il y aura une projection des chroniques télévisées et l’organisation d’une semaine du cinéma russe à la télévision nationale. Une délégation d’hommes d’affaires russes doit venir au Congo dans les jours à venir. Ce qui démontre que les relations entre les deux pays se développent d’une façon assez efficace. Quant aux activités du CCR, le directeur de cet espace a déclaré qu’ils se préparent à faire participer un groupe russe au festival Feux de Brazza. Il espère qu’à cette occasion, il y aura des enseignants russes de danse et de musique qui visiteront le Congo. Des échanges entre les jeunes des deux pays sont également à l'étude. Par ailleurs, le CCR cherche de nouvelles méthodes et de nouvelles rencontres à organiser avec des partenaires congolais, mais aussi avec des partenaires russes. Et de rappeler qu’à l’occasion de la Journée internationale du jazz, fin avril, un festival international sera organisé à Brazzaville. L’Unesco a proposé au CCR de participer à cette journée internationale. « Compte tenu de nos facilités, notre participation va devenir traditionnelle dans toutes sortes de manifestations internationales au Congo. Parce que la culture musicale est très importante pour les pays africains. Sur ce plan, je pense que si nous nous orientons sur les priorités de notre activité, la musique est probablement très importante. Nous ferons venir à Brazzaville un groupe musical russe. J'espère que cela concernera aussi le festival panafricain de musique qui aura lieu en 2015. Signalons enfin qu'il n’y a pas de journalistes russes ici et inon plus de journalistes congolais en Russie. C’est quelque chose qu’il faut réparer le plus vite possible. », a poursuivi Serguei Belyaev. Les œuvres d’art du Congo attendues au grand musée de l’Hermitage de Moscou La directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, Bélinda Ayessa, qui a séjourné tout récemment à Moscou, a reconnu que pendant 50 ans de coopération, plusieurs partenariats ont été noués. Puis elle a rappelé qu’après l’indépendance du Congo en août 1960, le premier président congolais à s’être rendu en Russie, avait été le président Marien Ngouabi. Mais c’est le président Denis Sassou N’Guesso qui a donné l’éclat des relations entre les deux États. Concernant sa structure, Bélinda Ayessa a déclaré avoir été invitée en Russie par des partenaires russes dans le but de tisser des partenariats avec les responsables de différents musées. L’occasion était toute indiquée pour elle et la délégation qui l’accompagnait de visiter le musée historique d’État de Russie sur la célèbre Place Rouge, le musée des peuples d’Orient de Moscou et le musée ethnographique à Saint-Petersburg. Après avoir visité le grand musée de l’Hermitage, les partenaires russes ont évoqué la mise en place d'échanges avec le Congo. Bélinda Ayessa a accueilli cette proposition comme une sorte d’ouverture pour le Mémorial, car il est important d’exporter des œuvres d’art du Congo, sous la houlette du ministère de la Culture, pour les exposer en Russie, précisément au musée de l’art de l’Orient à Moscou. Au musée de l’Hermitage, on trouve des pièces rares, authentiques, des pays de l’Orient et même des œuvres d’art des pays du Sénégal, qui du reste, est le seul pays africain à exposer ses oeuvres dans ce pays. « Il serait bien que les œuvres d’art de la Russie puissent être exportées ici au Congo, afin que nous puissions les exposer. À ce sujet, nous sommes en train de regarder avec nos partenaires russes, la possibilité d’organiser une très grande exposition qui concernerait toute la sous-région Afrique centrale, sur des œuvres russes. Nous inviterons alors tous les pays de la sous-région à venir participer et assister à cette exposition », a conclu Bélinda Ayessa.
Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Une table ronde était organisée au Centre culturel russe de Brazzaville. |