30e Joucotej : le rideau s’est fermé sur trois écolesJeudi 12 Mai 2016 - 18:08 Pleine d’élèves en bleu et blanc, la Grande Halle de l’Institut français (IF) qui a servi de cadre à la clôture de la manifestation théâtrale, le 11 mai, a applaudi les représentations successives des écoliers et élèves des Complexes scolaires Lembo, Mère Thérèse Titos et Gocce d’Acqua. Les élèves, ils étaient plusieurs centaines, présents à la fermeture de la 30e édition des Journées congolaises de théâtre pour et par l’enfance et la jeunesse (Joucotej) ne se sont pas montrés avares d’applaudissements face aux représentations de leurs pairs. Kipenda, la première saynète du jour inspirée du conte lega Kipenda-Roho garçon et Kipenda-Roho fille a recueilli des acclamations fournies du public constitué en majorité d’élèves. De tous les jeux d’acteurs, particulièrement celui de la fille Kipenda aura plu aux élèves qui ont ri aux éclats à l’entrée de cette dernière. Vraisemblablement, le Complexe scolaire Lembo a fait meilleur effet sur la jeune assistance qui ne s’est pas gardée de le manifester par plusieurs commentaires. Préférant à la morale ancestrale de Kipenda qui recommande de ne pas chercher à atteindre un but inaccessible, la sensibilisation sur un sujet d’actualité, le Complexe scolaire Mère Thérèse Titos a parlé du Virus Ébola. Le sketch présenté par seize élèves de 4e et 5e primaire s’est basé surtout sur les mesures préventives de la maladie à virus Ébola rappelant les ravages que causent la fièvre hémorragique dont il n’existe ni vaccin ni traitement. Pour sa part, Gocce d’Acqua avait choisi de titiller la fibre patriotique. L’amour du Congo qui a employé un discours assez dur envers les politiques a préconisé de « Ne jamais trahir le Congo ». Plusieurs sujets ont été abordés cadrant avec la socio-économico-politique de la RDC. Un regard critique a été porté sur la gouvernance de l’État. Et, la contre-performance d’une entreprise a été particulièrement épinglée. La Snél aurait eu de quoi rougir à l’écoute des reproches formulés par les jeunes citoyens qui, du reste, sont montés sur la scène avec une main chargée d’une lampe à pétrole rudimentaire avec pour réservoir la moitié d’une bombe d’insecticide coupée en deux. 5 644 spectateurs Directeur artistique de la Cie Théâtre des Intringants et président du festival, Valentin Mitendo, s’est réjoui du déroulement des Joucotej et salué la contribution joyeuse des élèves. Il a dès lors estimé à 48, la participation des écoles. « 48 spectacles ont été donnés devant un public évalué à 5 644 spectateurs dont 2 806 filles et 2 117 garçons, 335 enseignants et 385 adultes », a-t-il dit. De préciser alors que les spectacles vus du 5 au 16 mai ont été joués par « 48 troupes scolaires auxquelles se sont joints neuf professionnelles ». Le résultat qu’il a jugé satisfaisant a bénéficié aussi du concours des troupes venues des provinces et de l’étranger. Il s’agit notamment de la Cie Artistes-associés du Haut Katanga, le Bellet Musieni du Kongo-Central et la Cie Graine de Malice de France dont la précieuse contribution a été saluée. Le représentant du ministre de la Culture invité à la clôture a félicité l’organisation du festival Joucotej qui a donné la preuve de son sérieux en 30 ans d’existence. Et de relever à juste titre que « la Compagnie Théâtre des Intrigants et le président des Joucotej sont des partenaires qui relaient le ministère dans sa mission traditionnelle d’éduquer, former et informer la population ». Il a remercié les écoles ainsi que toutes les troupes professionnelles qui ont pris part à la manifestation. Par ailleurs, il a achevé son mot de clôture par un plaidoyer en faveur des langues locales, quitte à suggérer la création de pièces qui en fassent usage. Et d’expliquer : « Nous travaillons sur la politique culturelle de notre pays. Le gouvernement a levé l’option de protéger, promouvoir les langues nationales ». Ce, soutient-il, en conformité avec la convention de l’Unesco de 2005 qui évoque l’obligation de chaque pays de protéger ses expressions culturelles. Aussi a-t-il préconisé que pour les futures éditions du Joucotej, « 20 à 30% soient jouées en lingala, en swahili, pourquoi pas », pratique tenue comme une façon de promouvoir la culture de la RDC.
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Un extrait de Kipenda présenté par le Complexe scolaire Lembo
Photo 2 : Un extrait de L’amour du Congo joué par le Complexe scolaire Gocce d’Acqua
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