2016 : une année passionnante et très éprouvante

Samedi 31 Décembre 2016 - 11:45

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L’année qui prend fin ce 31 décembre a été ponctuée d’une pléiade d’évènements à travers le monde. Faire son bilan, c’est repenser à des consécrations notamment du footballeur Zidane devenant entraineur du Réal Madrid ou de la chanteuse Angélique raflant pour la seconde fois un Grammy Awards. Hélas, 2016 a arraché au monde de grande icones culturelles, des hommes et des femmes dont l’engagement dans le temps, à travers leurs œuvres respectives, a changé l’image du monde. Retour sur des dates qui ont marqué cette année culturelle et sportive.

4 janvier : Zidane devient entraîneur du Real Madrid

Lundi 4 janvier, le Real Madrid annonçait officiellement la nomination de Zinedine Zidane au poste d’entraîneur de son équipe première, en remplacement de Rafael Benitez, sur la sellette depuis le naufrage des Merengue face au Barça (0-2 à domicile le 28 novembre 2015) et rejeté par l’ensemble de son vestiaire et par les tribunes de Santiago Bernabeu.

Egalement dans le viseur des socios-madrilènes, Florentino Perez, le président du Real était ainsi contraint de sortir de sa manche son dernier atout.

Quinze ans après son arrivée à Madrid, comme joueur, Zinedine Zidane en devient donc le 61e entraîneur, dans la lignée des illustres Villalonga, Munoz, Di  Stefano, Del Bosque, Capello, Hiddink, Mourinho  ou  Ancelotti.

Ce dernier, vainqueur de la Decima (la 10e Ligue des champions du club) en 2014 avait été remercié l’été dernier après une saison 2014-2015 blanche, illustrant l’instabilité chronique du banc madrilène, sur lequel, depuis 1945, seuls deux techniciens ont tenu plus de trois saisons consécutives (Munoz entre 1960 et 1974 et Del Bosque entre 1999 et 2003).

10 janvier- Décès de David Bowie

Né en janvier 1947, le musicien légendaire David Bowie est mort d'un cancer. Véritable artiste caméléon, il venait juste de sortir le 25e album de sa riche carrière, « Blackstar », vendredi 8 janvier, le jour même de son 69e anniversaire. Le chanteur et compositeur, qui a bâti sa carrière sur des réincarnations successives, à travers les personnages de Ziggy Stardust, Aladdin Sane, ou du Thin White Duke, était un touche-à-tout visionnaire qui aura influencé des générations d'artistes. 

Il continue à inspirer à la fois la ménagère qui fredonne ses airs au supermarché et le jeune rebelle qui revisite son look androgyne et trouble des années 1970.  Son succès se mesure au nombre d'albums vendus, plus de 140 millions, ou à travers l'influence qu'il continue à exercer sur ses collègues, de Lady Gaga à Placebo ou Blur.

28-29 janvier 2016 : Les obsèques phénoménales de Marie Misamu à Kinshasa

Le décès de la chanteuse de musique chrétienne Marie Misamu a été très mal vécu par les kinois. Les obsèques organisés pendant deux jours avant sa mise en terre a mobilisé une foule nombreuse au stade des Martyrs de Kinshasa. Ils étaient des milliers réunis devant le cercueil de la chanteuse pour lui rendre un dernier hommage. Près de 2.000 agents des forces de l’ordre avait d’ailleurs été déployés pour la circonstance.

Jusque-là, à Kinshasa, jamais un évènement n’avait mobilisé autant de personnes. Le choc d’une disparition brutale. Elle faisait partie du quotidien de nombre d’entre eux. Ses chansons mélancoliques traitent des problèmes de société comme la pauvreté, les difficultés quotidiennes, matérielles ou affectives, ou la guerre qui continue dans l’est du pays. Autant de thèmes qui trouvent un large écho dans les familles kinoises et environnantes.

Fille d’un quartier populaire, son succès, Marie Misamu le devait à son duo avec le chanteur Debaba. Le titre « seigneur » est un classique de la chanson chrétienne congolaise. Sa carrière solo est une réussite. Elle avait une âme d’artiste plurielle aux talents de stylistes et de comédienne. Elle appartenait non plus à sa seule famille, mais à tout le monde.

16 février-Angélique Kidjo, voix d’Afrique sacrée aux grammy awards

La chanteuse béninoise a remporté son troisième Grammy et le deuxième consécutif dans la catégorie du meilleur album de musique du monde pour Sings, une compilation de ses chansons interprétées avec l’orchestre Philarmonique du Luxembourg, sous la gouverne de Gast Waltzing, enregistrées avec 110 musiciens.

 La chanteuse triomphante était venue chercher son prix en rendant hommage à la jeunesse africaine et à ses talents : « Je veux dédier ce Grammy à tous les musiciens traditionnels d’Afrique, à mon pays et la jeune génération (…) L’Afrique est en marche, elle est positive. Regroupons-nous et refusons la haine et la violence grâce à la musique. Pour moi, la musique est avant tout la seule forme d’art qui lie tout le monde ».

26 février- Gianni Infantino devient à 45 ans le nouveau président de la Fifa

Longtemps resté dans l’ombre de Michel Platini, dont il était le secrétaire général à l’UEFA, l’Italo-Suisse Gianni Infantino est devenu le nouveau président de la Fifa (Fédération internationale de football) en récoltant 115 voix sur 207 au second tour du scrutin, devancant le Bahreïni Salman (88 voix).  

En succèdant au Suisse Sepp Blatter à la tête de la puissante mais controversée Fifa, le juriste de 45 ans, inconnu du grand public jusqu’à l’invalidation de la candidature de son patron à l’Uefa, Michel Platini, a la lourde tâche de nettoyer le puissant organisme du football mondial, qui, rappelons-le, compte plus d’adhérents que l’ONU. Entre affaires de corruption, de votes achetés et de mal-gouvernance, la Fifa de Sepp Blatter, empêché de briguer un nouveau mandat en raison de sa radiation pour 6 ans, est dans l’œil du cyclone et sa cote de popularité est au plus bas.

14 mars-Le Malawi brûle 2,6 tonnes d’ivoire saisies en provenance de Tanzanie

Après un long différend transfrontalier sur la conservation de ces défenses d’éléphants qui auraient pu servir de preuve contre les braconniers, le Malawi a brûlé ces tonnes d’ivoire d’éléphant saisies en provenance de Tanzanie.

C’est une décision ordonnée par un  tribunal  du Malawi  qui a favorisé l’incinération des 781 défenses (estimées à 2,7 millions d’euros), malgré les demandes répétées de la Tanzanie pour récupérer le stock confisqué en 2013. « C’est une étape importante pour le Malawi. Nous ne permettrons pas que notre pays soit utilisé comme un marché pour ce trafic illégal», avait déclaré à l’AFP le directeur de l’administration des parcs et réserves du Malawi, Bright Kumchedwa. « Nous voulons montrer au monde que notre pays est engagé dans la lutte contre ce type de criminalité ».

Le Malawi, enclavé entre  le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie, est considéré, jusque-là,  comme un maillon faible dans la lutte contre le trafic de l’ivoire, en raison de la corruption, d’une législation peu sévère en matière de crimes contre l’environnement et de la relative faiblesse des forces de l’ordre.

Mars-Joana Choumali, lauréate du Magnum Emergency Fund 2016

Etoile montante de la photographie africaine, Joana Choumali fait partie des photographes ayant reçu en mars le Magnum Emergency Fund, un programme de soutien aux photographes indépendants. « C’est un grand honneur d’être lauréate du Magnum Emergency Fund ! Je suis heureuse de recevoir le soutien de la Fondation Magnum et du Fonds Prince Claus pour ma série «Sissi Barra» (Travail de fumée) », s’est réjouie Joana Choumali en mars dernier.

La photographe ivoirienne, plébiscitée ces derniers mois pour sa série «Habré» consacrée à la dernière génération de personne scarifiée est exposé en Afrique et en Europe. Elle vit et travaille à Abidjan, où elle possède son propre studio.

31 Mars- A Paris, le Grand Palais expose Seydou Keïta

Le photographe malien Seydou Keïta, décédé en 2001, devient le premier artiste africain exposé seul au Grand Palais, à Paris, où une rétrospective lui a été consacré. 300 tirages de cet autodidacte inspiré étaient présentés, dont pour la première fois ses tirages d’époque, des planches contacts aux mêmes dimensions en raison du coût du papier. Beaucoup ont été retrouvés chez l’encadreur qui se chargeait parfois de coloriser certains détails, surtout les bijoux.

Né en 1921, Seydou Keïta est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands photographes de la deuxième moitié du XXe siècle. La valorisation de ses sujets, la maîtrise du cadrage et de la lumière, la modernité et l’inventivité de ses mises en scène lui ont valu un immense succès.

Il prend sa retraite en 1977, après avoir été le photographe officiel d’un Mali devenu indépendant. Son œuvre constitue un témoignage exceptionnel sur la société malienne de son époque.

14 avril- Décès de Malick Sidibé

Le grand photographe malien est mort à Bamako, à l’âge de 80 ans, laissant derrière lui des centaines de clichés, témoins d’un pays en mutation sociale.

Né en 1935, dans une famille peule, à 300 kilomètres à l’ouest de Bamako, Malick Sidibé se consacre aux arts en préparant un diplôme en joaillerie. Il apprend la photo auprès de Gérard Guillat-Guignard au studio « Photo service ».

En 1962, l’artiste s’émancipe et ouvre son « studio Malick ». Il se lance à travers la capitale malienne, appareil photo à bout de bras, prêt à capturer les tranches de vie, de fêtes et rire complices de ses concitoyens. Sa signature est ancrée dans le Bamako des années 1960.

Le travail de Sidibé se trouve au carrefour entre le portrait et le reportage, tant il a documenté le bouillonnement de la ville, dans une forme de reportage social artistique. Pour les portraits, il faisait poser ses sujets sur les dalles carrelées de son studio ou derrière un fond rayé. En ressortaient des clichés aux contrastes parfaitement balancés, des portraits d’individus heureux, le regard entendu avec celui du photographe. Beaucoup de ceux qui ont côtoyé Sidibé témoignent cette complicité entre le sujet et le maitre, un homme à la personnalité entière à qui on reconnaissait gentillesse, générosité et malice.

22 avril-Décès à 57 ans du légendaire chanteur Prince

Le chanteur américain Prince, musicien de génie, dandy et bête de scène, est mort jeudi à l’âge de 57 ans après avoir marqué des générations de fans avec des tubes comme «Purple Rain», «Girls & amp; Boys» ou «Kiss». 

Le « Kid de Minneapolis » a été l’un des plus grands musiciens des années 80 et 90. Ses titres phares ont fait danser le monde entier, mêlant riffs de guitare, poésie des paroles et rythmes funk. Il a publié une trentaine d’albums en près de 40 ans et vendu environ 70 millions de disques. Mesurant moins d’1,60 mètre mais avec une personnalité surdimensionnée, celui qui était parfois présenté comme un rival de Michael Jackson était une véritable bête de scène, au style dandy et jouant sur l’androgynie.

Le musicien lauréat de sept Grammy Awards et d’un Oscar pour la chanson «Purple Rain», vivait toujours en périphérie de Minneapolis. Il était resté prolifique et s’était récemment converti au streaming, estimant qu’Internet lui donnait plus de liberté artistique.

Dans les années 1990, Prince avait changé son nom pour un imprononçable « Love symbol ». Il avait inscrit le mot « esclave» (slave) sur sa joue pour protester contre les conditions contractuelles qui le liaient alors à son label Warner.

24 avril- Papa Wemba tire sa révérence

Icône de la musique congolaise, Papa Wemba, décède comme un soldat, l’arme à la main, sur un champ de bataille à Abidjan, sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua)

Ce géant de la musique africaine, star intercontinentale, est celui à qui tous les jeunes à la page des années 70 tenaient à s’identifier. Aujourd’hui encore, même après sa mort, il est un exemple de réussite, une sorte de self made man dont le parcours de vie aura été capté comme un stimulus dans le chef de nombreux jeunes.

Papa Wemba symbolise le sens de la réussite sociale pour un garçon issu d’une famille modeste et sur qui personne ne pouvait parier le moindre centime quant à son ascension sociale. De son Lubefu natal, le jeune-homme innocent qu’il était, ne pouvait s’imaginer un jour bousculer la hiérarchie sociale et se hisser au rang des célébrités.

De génération en génération, il a influencé notamment celle des cadres actuels des entreprises, des parlementaires et autres jusqu’aux émules du rap et de la RNB. Un éternel jeune, dirait-on. Aujourd’hui plus qu’hier, l’influence sociale de Papa Wemba est indiscutable. Chacun de nous est quelque peu le reflet du personnage par le gestuel, la démarche, la manière d’enfiler son pantalon ou de s’exprimer.

L’un des enseignements à tirer de l’illustre disparu est que la postérité devrait s’en approprier, c’est qu’on peut partir de rien et réussir sa vie. L’autre, c’est qu’il faut bien faire le job pour lequel on a été destiné. Il détenait à lui seul plus de trois décennies de l’histoire musicale congolaise. Sa musique illustre les temps forts du passé, la vivacité du présent et les lueurs de l’avenir. 

La Rédaction

Légendes et crédits photo : 

Légende : Recruté à prix d’or en 2001 comme joueur, ZZ est également proche du président Florentino Perez, dont il fut le conseiller spécial entre 2009 et 2012 (droits réservés) Légende 2: Le musicien légendaire David Bowie Légende 3: Les obsèques de la chanteuse Marie Misamu au stade des Martyrs à Kinshassa Légende 4: Angélique Kidjo tenant son grammy Légende 5: Gianni Infantino Légende 6: Le Malawi avait brulé 2,6 tonnes d’ivoire Légende 7: Joana Choumali Légende 8: A Paris, le Grand Palais exposait les oeuvres de Seydou Keïta cette année Légende 9: Photographie de Malick Sidibé décédé le 14 avril 2016 Légende 10: Prince Légende 11: Papa Wemba sur la scène du Femua

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