UE/Congo : des relations privilégiées et stables

Dimanche 30 Mars 2014 - 4:45

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L’Union européenne (UE) va financer la reconstruction de la route Kinkala-Moudilou à hauteur de 21 millions d’euros (14 milliards FCFA), dans le département du Pool (sud)

Le coût total du projet routier est estimé à 34 milliards FCFA. Il sera financé à 67% par le Congo et 33% par l’UE. Le tronçon routier Kinkala-Moudilou est long de 58 kilomètres, les travaux devraient durer trois ans et rejoindre le prolongement de la route Brazzaville-Kinkala distant de 75 kilomètres, réalisé en 2007 et 2008 par des entreprises françaises sur financement de l’UE et du Congo. Premier bailleur de fonds du Congo, l’UE a déjà financé 49 projets de développement du pays. La Commission européenne a approuvé des financements globaux de 100 millions d’euros (65 milliards FCFA), en faveur du Congo pour la période 2014-2020.

La stratégie de développement entre l’UE et le Congo vise principalement à soutenir l’intégration régionale par la réparation des infrastructures de transport et la diversification de l’économie dans le cadre de l’APE avec l’Afrique centrale, la gouvernance des finances publiques et l’économie et le commerce afin de rétablir un climat propice aux entreprises. Cette stratégie couvre également les soins de santé et l’État de droit qui sont financés en tant que projets, le Congo ne pouvant bénéficier d’un soutien budgétaire. En 2009, la Commission européenne et le Congo ont signé un accord sur la protection des forêts qui couvre le commerce du bois et des produits dérivés du bois.

L’UE et l’explosion du 4 mars 2012

La Commission européenne a intensifié son aide au Congo pour faire face aux conséquences de l’explosion du dépôt de munitions qui a provoqué des dégâts considérables à Brazzaville le 4 mars 2012. Elle a apporté une aide de près de 1,5 million d’euros (1 milliard FCFA) et déployé une équipe de protection civile. La commissaire européenne chargée de la réaction aux crises, Kristalina Georgieva, s’était rendue à Brazzaville au lendemain de cette explosion. Grâce au mécanisme de protection civile de l’UE, la Commission avait envoyé une mission d’experts à Brazzaville pour évaluer les capacités des services d’urgence et aider le gouvernement à faire face aux conséquences du sinistre.

Un dialogue politique UE-Congo

Un dialogue politique entre le Congo et l’UE s’est tenu en décembre à Brazzaville. Il concernait la situation régionale, la situation intérieure du Congo et la gouvernance démocratique, la justice et les droits humains, l’économie, et la coopération entre le Congo et l’UE. Au plan régional, les échanges ont porté sur la situation en Centrafrique et la médiation internationale, la situation en RD-Congo, les relations entre le Congo et l’Angola et la sécurité dans le golfe de Guinée. Sur le plan national et de la gouvernance démocratique, les deux partenaires ont examiné le processus électoral, les relations entre le pouvoir et l’opposition, ainsi que les conséquences de la catastrophe du 4 mars 2012.

Sur le volet justice et droits humains, les débats ont porté sur la mise en oeuvre des recommandations du dernier Examen périodique universel ; la mise en œuvre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs ; la mise en œuvre de la loi pour les droits des populations autochtones ; la mise en œuvre des instruments internationaux de lutte contre la torture ; les états généraux de la justice, la corruption dans le système judiciaire, etc. Sur le plan économique, il a été question du climat des affaires au Congo, de la diversification de l’économie, et du processus Initiative pour la transparence dans les industries extractives.

En ce qui concerne les relations entre le Congo et l’UE, ont été évoqués le programme du onzième Fonds européen de développement (FED), la contribution nationale du dixième FED, le programme Forest Law for Enforcement, Gouvernance and Trade, et le parc national d’Odzala-Kokoua. 

Le ministre d’État, ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, Rodolphe Adada, a tenu à rappeler la vision du gouvernement et du chef de l’État congolais, Denis Sassou-N’Guesso sur le développement et le règlement des crises continentales. Le chef de la délégation de l’UE au Congo, Marcel van Opstal, a indiqué que ce dialogue se tenait dans le cadre des conventions et accords qui se succèdent depuis les années 1960 tout en s’adaptant à l’évolution du contexte mondial, notamment les conventions de Yaoundé (1963-1975), de la convention de Lomé (1975-2000), des accords de Cotonou entre l’UE et les pays de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), dotés d’un protocole financier, le FED. Cet engagement de coopération économique et social s’est enrichi d’une dimension politique désormais au cœur du partenariat entre l’UE et les États membres ACP, notamment le changement climatique, la sécurité alimentaire, l’intégration économique et l’efficacité de l’aide.

Noël Ndong