Et si nous parlions des États-Unis d’Afrique ?

Dimanche 30 Mars 2014 - 3:30

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Les États-Unis d’Afrique ? Expression rêvée, ambitieuse, ou complètement irréalisable ? Victor Hugo, à son époque, fut taxé de doux utopiste quand il parlait des États-Unis d’Europe. Aujourd’hui, sa vision est en partie réalisée par le biais de l’Union européenne (UE). Cette même utopie a été imaginée, caressée et entendue à maintes reprises dans l’histoire du continent africain, pourtant elle n’a pas fait écho

L’écrivain Marcus Garvey, d’origine jamaïcaine, rêvait d’une Afrique solidaire, forte, et prospère pour tous les États. Cette idéologie est à l’origine même de la création de la philosophie du panafricanisme au début des années 1950. En effet, ce terme est utilisé dès le Cinquième congrès panafricain en 1945. Des personnalités fortes, comme Patrice Lumumba, Jomo Kenyatta ou encore Kwame Nkrumah, croient en cette idée de rassembler les Africains sous une même entité, à l’image des États-Unis d’Amérique.

Ils souhaitaient un glissement vers un État fédéral, et c’est dans cette optique qu’est créée l’Union africaine (ex-OUA) en 1963. Les ambitions étaient grandes et les attentes étaient fortes. L’homme fort Mobutu Sésé Seko met en place une union économique et politique sous la dénomination d’États-Unis d’Afrique centrale. Cependant, ce projet tombe à l’eau et disparaît au début des années 1980. Ainsi, à l’instar de l’UE, l’Union Africaine (UA) prend une direction différente et fédère une partie des pays d’Afrique tout en restant une entité désignée comme distante.

Mouammar Kadhafi remet au goût du jour la volonté de créer les États-Unis d’Afrique lors de sa présidence de l’Union africaine en 2009 mais le projet restera mort-né du fait du destin de cet homme. Il avait pour profonde ambition de créer une monnaie africaine, une force militaire africaine conjointe et un passeport africain permettant une libre circulation sur l’ensemble du continent.

Aujourd’hui, qui aurait le courage de porter ce projet, qui changerait le continent ? Est-ce un modèle adapté ou encore une espérance inspirée du monde occidental ? Au-delà des réflexions que cette expression renferme, il est primordial, si l’Afrique veut peser au niveau mondial, de s’appuyer sur une régionalisation accrue.

Grâce Loubassou