Centrafrique : « Si les soldats français quittent le pays, c’est un génocide assuré », selon le député Philippe Meunier

Mardi 25 Février 2014 - 12:25

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De retour de la mission parlementaire qu’il a effectuée le 17 février en Centrafrique, le député français du Rhône, Philippe Meunier, secrétaire de la commission de la Défense nationale et des forces armées, a fait le point sur la situation du pays

Philippe Meunier fait état d’« une sécurité précaire à Bangui grâce et uniquement à la présence [des] militaires français, même si certains groupes sous couvert d’anti-balaka commettent des délits ». Il note que la « tension reste néanmoins palpable » et que des incidents peuvent éclater à tout moment.

« Si nos troupes quittent la RCA, c'est un génocide assuré à l'encontre de l'ensemble des communautés présentes sur ce territoire », estime-t-il.

Philippe Meunier plaide pour le renforcement des bases militaires françaises en Afrique équatoriale. Selon lui, l’islamisme progresse en direction du Sud et menace l’ensemble de la Francophonie. « La France et les États francophones doivent se préparer militairement à de futurs combats pour s’opposer à cette progression », affirme-t-il.

II critique François Hollande de faire le contraire « en diminuant plus encore le budget [des] armées et les effectifs de [ses] bases prépositionnées », ajoutant que la diminution des effectifs des armées françaises a des conséquences sur le nombre de soldats présents sur zone.

Le Parlement français va voter cet après-midi la prolongation ou non de la mission Sangaris en Centrafrique où la France intervient depuis le 5 décembre 2013. Les débats s’annoncent animés en raison de la situation complexe rencontrée sur le terrain.

Mille six cents soldats français sont déployés à Bangui où, après les exactions de certains miliciens musulmans et des ex-Séléka, les anti-balaka tentent désormais d’imposer leur loi. La France renforce son effectif de 400 hommes, soit un total officiel de 2 000 hommes. L’Eufor-RCA se prépare à son tour à y déployer un millier d’hommes à partir du mois de mars, alors que la force africaine Misca a atteint 6 000 soldats.

La constitution française prévoit une consultation parlementaire pour les opérations extérieures se prolongeant au-delà de quatre mois. Celle sur la RCA aurait donc dû intervenir au début du mois d’avril. Mais en raison des élections municipales, les travaux des chambres seront suspendus à cette période.

Malgré des polémiques et des discussions qui s’annoncent houleuses entre la droite et la gauche, la reconduction de l’opération Sangaris semble acquise.

Noël Ndong