L’âge avancé ne justifie pas que l’on marginalise les anciens ou qu’on les tue, réaffirme le pape François

Jeudi 20 Février 2014 - 18:47

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Dans un véritable plaidoyer pour la vie, le Souverain pontife rappelle que ni la vieillesse ni le handicap ne sont des critères pour évaluer une vie

C’est jeudi qu'a été célébré au Vatican le 20e anniversaire de la création de l’Académie pontificale pour la Vie. Ce dicastère fut fondé par le pape Jean-Paul II dans le but « d’étudier, former et s’informer sur les principaux problèmes qui, en biométrie et en droit, sont liés à la promotion et à la défense de la vie, en rapport direct avec la morale chrétienne et les directives du magistère de l’Église ». En un mot, il s’agit de contrer les tendances mortifères qui relèguent la vie à la marge de la société ; en font quelque chose d’incertain, obéissant à des critères aléatoires et mercantiles.

Dans le message, le pape François rend d’abord hommage à son prédécesseur, Jean-Paul II, qui eut l’idée de créer cette institution. Puis, il aborde les questions sociales qui font tendance aujourd’hui, abordent la question de la vie sous l’angle de l’efficacité politique ou économique ; poussent à qualifier les personnes âgées de « poids » pour les nations alors que le 20e anniversaire de l’académie a choisi de réfléchir sur le thème du « Vieillissement et handicap ».

« C’est un thème de grande actualité, qui tient l’Église à cœur », a déclaré le pape. Et de poursuivre : « En effet, dans notre société, on rencontre la domination tyrannique d’une logique économique qui exclut, et parfois même assassine ;  les victimes les plus nombreuses étant nos anciens. » Pour le pape, « à la source de tant de discriminations et d’exclusions, se place une question anthropologique centrale : combien vaut un homme et sur quelle base évalue-t-on son prix ?  ». La réponse qu’on y apporte éclaire sur la valeur que l’on donne à la vie.

Car, à l’heure où dans de nombreux pays européens, on introduit des lois autorisant l’euthanasie, la mort volontaire pour les personnes âgées ou trop malades, il est bon de rappeler, affirme le pape, que « la santé est très certainement une valeur importante, mais elle ne détermine pas la valeur de la personne, puisqu’elle n’est pas elle-même synonyme de bonheur. On peut être heureux, tout en étant malade », rappelle-t-il. « La plénitude à laquelle tend tout être humain n’est pas en contradiction avec la condition de maladie et de souffrance », souligne-t-il.

Pour le pape « l’absence de santé et la condition de handicap ne sont pas des raisons pour exclure ou, pire, pour éliminer les personnes âgées. La plus grave privation que les personnes âgées subissent ce ne sont pas tant l’affaiblissement de leur organisme et les handicaps qui peuvent en résulter, mais bien l’abandon, l’exclusion, la privation d’amour ».

Lucien Mpama