Tchad : la quatrième République entre en vigueur

Samedi 5 Mai 2018 - 13:56

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La promulgation de la nouvelle Constitution va consacrer la refondation de la nation tchadienne, qui se veut plus ambitieuse et plus forte, a indiqué le chef de l’Etat, Idriss Deby, le 4 mai, lors de la signature de l’ordonnance portant création de la nouvelle République.

« La nouvelle République est bâtie sur des valeurs fortes qui imposent des attitudes, des pratiques et des comportements nouveaux et vertueux », a déclaré le chef de l'Etat tchadien, ajoutant: « Je reconnais volontiers que de nombreuses personnes ont bâti des fortunes importantes sur la base du détournement et de la corruption. Je vous assure, mes chers compatriotes, que cette machine de l’enrichissement illicite et immoral va cesser de fonctionner quelle que soit sa marque et sa puissance ».

La nouvelle loi fondamentale, issue du forum national inclusif tenu fin mars dernier, contient plusieurs innovations dont l’allongement du mandat présidentiel de cinq à six ans renouvelable une seule fois, le passage à un « régime présidentiel intégral » qui accorde de plus grands pouvoirs au président de la République et la suppression de plusieurs institutions dont la primature.

Cette nouvelle constitution a été adoptée, le 30 avril, par les cent trente-trois députés du Mouvement patriotique du salut  et des partis alliés qui dominent largement l’Assemblée nationale. Dans la foulée, le chef de l’Etat tchadien a confirmé la tenue des élections législatives et locales en novembre prochain.

Dans la bataille pour le développement du Tchad, un « réaménagement s’impose pour augmenter le temps de travail », a expliqué le chef de l'Etat. "J’ai la profonde conviction que la durée hebdomadaire de travail qui est de trente-sept heures est un luxe pour un pays comme le Tchad", a-t-il lancé, annonçant aussi une amnistie générale pour tous les Tchadiens qui ont pris les armes contre son régime et qui sont actuellement en exil.

De son côté, l’opposition dénonce « un coup d'Etat constitutionnel ». Le 16 avril, vingt-six députés de l’opposition avaient claqué les portes de l’hémicycle, promettant de boycotter les activités de l’Assemblée nationale jusqu’au vote du projet de la nouvelle Constitution. Ils protestent contre le texte ainsi que sur le mode de son adoption.

Deux jours avant la promulgation de la nouvelle République, les députés de l’opposition avaient introduit un recours en annulation contre le nouveau texte, accusant le gouvernement d'avoir « une lecture spécieuse de la procédure ». « La légitimité de l'adoption de ce projet de loi par voie parlementaire est sujette à caution », ont affirmé les contestataires dans leur requête.

Le Conseil constitutionnel, qui sera désormais transformé en une simple chambre de la Cour suprême, selon les dispositions de la nouvelle Constitution, les a déboutés.

 

Yvette Reine Nzaba

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