Couleurs de chez nous : la Congolaise

Samedi 5 Mai 2018 - 15:59

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C’est l’hymne du pays. C’est aussi un célèbre espace de détente à Brazzaville qui, depuis, a perdu ses lettres de noblesse après avoir, des années durant, vu des orchestres de renom prester sur son podium.

Mais la Congolaise, c’est, d’abord et avant tout, la femme ressortissante de ce pays qu’est le Congo. Une femme dont le comportement et les allures ont les œuvres de l’esprit. Un comportement qui épouse l’air du temps car, placées sur une échelle, les Congolaises n’ont pas toutes le même profil. Voici le portrait ramassé de la Congolaise d’aujourd’hui.
Une femme scolarisée avec un accès à l’université. Et de plus en plus : une maternité retardée et, voire difficile, sinon surveillée. Contrairement à la femme d’hier qui démarrait sa maternité à 16 ans pour la terminer autour de 30 ans avec, à la clé, huit « Bouts de bois de Dieu » pour reprendre l’expression de Sembène Ousmane, la Congolaise d’aujourd’hui  fait moins d’enfants, soit deux ou trois en moyenne.

Une femme qui se dit émancipée et épanouie. Elle consomme la bière et rivalise avec l’homme. Il n’est pas étonnant de voir celles d’entre elles vider dix bouteilles par jour. C’est peu dire !

Forte en gueule, la Congolaise de nos jours a cultivé l’art du divorce. Le célibat n’est plus ressenti comme un statut déshonorant au point qu’elle n’hésite pas de se débarrasser de l’homme  en lui abandonnant enfants et biens. C’est tout le contraire de « la femme d’hier » qui pouvait se cramponner aux pieds d’un mari méchant qui lui jette ses affaires dehors. Tout en pleurs, la femme d’hier pensait au sort de ses enfants qu’elle va laisser en cas de divorce. Résignée, elle pouvait vivre sans l’affection d’un mari infidèle et polygame et supporter les humiliations.

Une femme soumise et présente au chevet de son mari dans les moments les plus critiques alors que celle des temps actuels ne porte même plus le veuvage. Elle noie son chagrin dans l’alcool même en étant dans « la chambre de veuve » alors que le corps du mari gît encore à la morgue.

La Congolaise d’aujourd’hui croit en Dieu et passe la moitié de son temps à l’église. Elle prie avant de dormir, se réveille avec la prière et a pour devise : « Au nom de Dieu ». Paradoxalement, à l’église, elle a deux vœux légitimes : avoir un mari et faire des enfants. Seulement, une fois exaucés, ces deux voeux sont souvent remis en cause. Parce que visitée par les « vrais et vieux démons » présentés plus haut, la femme congolaise aime la liberté. « Libala ezali motungisi. Libala ezali nkaka ». Traduction : « Le mariage est un calvaire. Le mariage est une privation de liberté » .

Expression de cette liberté tant souhaitée : le refus de l’homme et du mariage. En compensation, la femme congolaise se réfugie dans les « Miziki », association d’amies, pour des retrouvailles en toute liberté et autour de la boisson. « À quoi sert le mariage ? » Telle est la question de celles qui surfent sur la toile. Cependant, derrière ce portrait, se cachent bien de Congolaises vertueuses. À suivre !
 

Van Francis Ntaloubi

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