Sierra Leone : le président élu va reviser les contrats miniers

Jeudi 5 Avril 2018 - 12:00

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Vainqueur de l’élection présidentielle, Julius Maada Bio, un ancien militaire de 53 ans, et candidat du principal parti de l’opposition, qui revient au pouvoir après l’avoir brièvement exercé il y a vingt-deux ans à la suite d’un coup d’Etat, entend désormais concrétiser ses promesses de campagne électorale.

 

Parmi les engagements annoncés durant la campagne figurent non seulement la révision des contrats miniers, mais aussi les avantages fiscaux accordés aux compagnies étrangères et la nécessité d’instaurer une éducation primaire et secondaire gratuite pour les enfants sierra-léonais.

Ce qui est fortement attendu par le peuple, même si l’administration de son prédécesseur Ernest Bai Koroma a réussi à attirer les investisseurs pour reconstruire le pays, dévasté par la guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque cent vingt mille morts. Les Sierra-Léonais rêvent déjà de vivre les réalisations du projet de société du nouveau président, tant l’économie du pays reste fragile après les chocs de l’épidémie d’Ebola en 2014-2016 et la chute des cours mondiaux des matières premières dont le pétrole.   

Selon la Commission électorale nationale qui a proclamé les résultats du scrutin le 4 avril, après plusieurs jours de retard, Julius Maada Bio l’a remporté lors du second tour avec 51,81% des voix, contre 48,19% pour le candidat du parti au pouvoir, Samura Kamara. Le président élu a prêté serment le même jour dans une salle de conférence d’un grand hôtel, remplie de ses proches, des représentants de l’Etat et des diplomates étrangers.

Une occasion qui lui a permis de recevoir du plus haut magistrat du pays un long bâton de commandement, symbole de la passation de pouvoir avec son prédécesseur. Ernest Bai Koroma l’avait battu en 2012 mais ne pouvait plus se représenter après deux mandats de cinq ans. Le 7 mars dernier, notamment lors du premier tour de l’élection, Julius Maada Bio avait devancé de quinze mille voix Samura Kamara, personnellement choisi par le président sortant pour défendre les couleurs du Congrès de tout le peuple. 

Mécontent des résultats annoncés de la présidentielle, le candidat malheureux a indiqué, dans un message télévisé, qu’il les contestait parce qu’ils ne « reflètent pas les nombreuses inquiétudes de son parti concernant des bourrages d’urnes massifs, des votes surnuméraires et d’autres irrégularités ». L’ancien ministre des Finances et des Affaires étrangères a ajouté : « Nous contesterons les résultats et nous mènerons les actions judiciaires pour les corriger ». Il a demandé à ses partisans de rester « calmes et pacifiques »   

Né le 12 mai 1964 à Tihun, Julius Maada Bio est un ancien militaire, général de son état et homme politique sierra-léonais. Il accède au pouvoir le 16 janvier 1996 par un coup d’Etat après avoir évincé Valentine Strasser avec qui il avait participé, en 1992, à un putsch contre le général Joseph Saidu Momoh. Il reste président jusqu’au 29 mars de la même année, puis émigre aux Etats-Unis, après avoir rétabli rapidement le multipartisme et accepté de remettre le pouvoir en mars de la même année au président élu, Ahmad Tejan Kabbah.

De retour dans son pays, il a été candidat à l’élection présidentielle de 2012 dont il obtiendra 34,4% des voix, derrière le président sortant, Ernest Bai Koroma, qui avait été réélu avec 58,7% des suffrages.

À la présidentielle de cette année, soit six ans plus tard, il est de nouveau candidat pour le Parti du peuple de Sierra Leone et remporte le scrutin face à Samura Kamara, le candidat du Congrès du Peuple.  

 

Nestor N'Gampoula

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