Burkina Faso : ouverture du procès des présumés auteurs du putsch manqué de 2015

Mardi 27 Février 2018 - 17:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015 au Burkina Faso s’est ouvert le 27 février à Ouagadougou, avec 84 accusés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du putsch.

Au total, 84 accusés sont jugés, 66 militaires et 18 civils, pour la tentative de putsch, où des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré.
Le général Diendéré avait pris la tête du coup d'Etat du 16 septembre 2015, tandis que le général Djibrill Bassolé, ancien ministre des affaires étrangères de Blaise Compaoré, est poursuivi pour « trahison » sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro. Dans la conversation, ce dernier semble affirmer son soutien au putsch de septembre 2015.
Selon des sources judiciaires, le général Diendéré a demandé que des hauts responsables de l’armée puissent comparaître comme témoins, de même que l’actuel chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré et l’ancien président de la transition Michel Kafando.
Les accusés risquent tous de « lourdes peines » au terme de ce procès censé durer plusieurs mois, selon des sources judiciaires, qui ont précisé que « la lecture de l'ordonnance de plus de 15 000 pages annoncera la couleur de ce procès marathon ».
Pour l’association des blessés du coup d'Etat du 16 septembre 2015 (ABCE), ce procès « donne l'espoir de panser (leurs) blessures et envisager une réconciliation ». Selon le Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP), ce procès sera un « test grandeur nature de la crédibilité de la justice burkinabè », accusée très souvent d'être aux ordres du pouvoir. Et le choix d'un tribunal militaire a été critiqué par la défense, qui redoute une justice politique, aux ordres du pouvoir, ainsi que par Amnesty International.
Pour certains analystes, le procès du putsch de 2015 pourrait apporter des éclaircissements sur des affaires non résolues, comme l’assassinat du président Thomas Sankara en 1987 ou du journaliste Norbert Zongo en 1998, dans lesquelles les noms du général Diendéré ou de la garde présidentielle de Blaise Compaoré sont souvent cités.
 

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non