Transhumance du bétail en provenance de l’Est : Didace Pembe tire la sonnette d’alarme

Lundi 5 Février 2018 - 16:15

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Le député national et président national de l’Alliance des écologistes congolais a dénoncé une concurrence déloyale qui risque d’étouffer le secteur de l'élevage à Kinshasa et dans d’autres territoires traversés par les troupeaux, en plus du danger sur le plan sanitaire que présente le transfèrement d’animaux.

L'élu de Mushie, dans l’ex-Bandundu, a appelé ses pairs écologistes à interpeller les autorités pour que des mesures de protection de la population et de l’économie nationale soient prises, en rapport avec la transhumance du bétail venant des territoires de l’est du pays en direction de Kinshasa.

Dans un entretien le 3 février, avec Le Courrier de Kinshasa, cet écologiste a exprimé ses inquiétudes face aux milliers de bêtes qui ont traversé certaines provinces de la RDC, pour se retrouver dans la capitale d’où elles seraient destinées à la vente et à la consommation. Les questions posées par Didace Pembe sont, en effet, celles liées à la protection de la population et de l’économie nationale, particulièrement l’aspect lié à l’élevage des vaches dans les provinces traversées par ces animaux et à Kinshasa, leur destination finale. « Effectivement, j’avais tiré la sonnette d’alarme. Et, d’ailleurs, c’est le rôle même des écologistes que nous sommes car nous sommes les gardiens de l’environnement et de la nature », a précisé le président national de l’Alliance des écologistes congolais.

Des rumeurs qui se confirment

Dans son appel à ses pairs écologistes et aux autorités, Didace Pembe a relevé le danger que représente la traversée, à pied, de tous ces territoires par ces troupeaux. Des inquiétudes appuyées par des images sur la mort de certaines bêtes tout au long du parcours. Notant que la vache est porteuse de certaines maladies transmissibles à l’homme dont le cow-pox et la fièvre Q. Ces images de vaches mortes ont augmenté les inquiétudes de l’écologiste. « Quelles sont les mesures d’hygiène ou sanitaires mises en place pour protéger la population dans toutes ces zones traversées par ces bêtes ? », s’est-il demandé. En dehors du cow-pox, Didace Pembe a souligné que l'origine de la fièvre Q n'est pas connue. Aussi des cadavres de vaches trouvés dans les rues au passage de ces troupeaux suscitent-ils des questions sur des mesures sanitaires prises par les autorités pour protéger la population.

Dans son questionnement, l'écologiste voudrait également savoir si ces vaches sont contrôlées par des services sanitaires et si leurs propriétaires ont acquis des autorisations pour la traversée de ces troupeaux dans tout le territoire national. Au-delà de cet aspect, Didace Pembe attend des autorités la prise des mesures en vue d’éviter que la mort de ces animaux se transforme en une calamité pour la population et d’autres bêtes trouvées sur les lieux. « Lorsque je vois des cadavres de bêtes, je me dis qu’on ne les a jamais analysés pour déterminer les causes de leur mort. Si c'est de maladie, cette dernière n’est-elle pas un danger pour la santé humaine ? Voilà, en tant qu’un homme politique, un homme d’État, un écologiste que je suis, j’attire l’attention des autorités pour que toutes les dispositions soient prises de telle sorte que la population soit épargnée de diverses maladies. Nous avons déjà le choléra, qui est en train de décimer la population kinoise, alors que l’on pensait que c’était une maladie éradiquée », a rappelé le député national. Didace Pembe dit avoir été alerté par sa base où ces troupeaux sont passés. Il regrette un manque d’information préalable de la population, qui s’est alarmée à la vue de ces milliers de bêtes sur leur territoire.

Une concurrence déloyale à éviter

Pour Didace Pembe, amener autant de bêtes sans contrôler la manière dont elles seront vendues, alors qu’on en trouve, sur place à Kinshasa et dans des territoires traversés ainsi que dans le Kongo Central voisin, des sociétés d’élevage telles que la Sociénac, serait soumettre ces éleveurs à une concurrence déloyale. « N’est-ce pas un moyen, avec cette manière de pouvoir amener du bétail à petits frais, de pouvoir tuer l’économie congolaise, particulièrement l’économie des gens qui pratiquent l’élevage dans ces contrées ? », s’est-il enquis. De l’avis du député national, les autorités devraient peser le pour et le contre de cette concurrence déloyale avant de laisser passer autant d’animaux sans qu’il y ait des dispositions pour préserver aussi bien la santé humaine que l’économie congolaise.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 et 2: Des vaches mortes pendant le parcours

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