Libye : l’ONU met en garde contre un statu quo non tenable

Jeudi 18 Janvier 2018 - 12:15

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La situation qui prévaut dans le pays a conduit le représentant spécial du secrétaire général pour la Libye, Ghassan Salamé, à dénoncer la persistance des violences malgré des signes encourageants d’amélioration à travers le territoire.

« Des hommes, des femmes et des enfants continuent d’être tués ou blessés lors de tirs croisés et d’attaques aveugles, les groupes armés se livrant à des affrontements dans des zones résidentielles », a regretté le représentant spécial. Pour mettre fin à cette situation, il a estimé que le « plan d’action des Nations unies en vue de la reprise d’un processus politique sans exclusive pris en main par les Libyens » fournissait la feuille de route idoine pour rétablir la stabilité dans le pays et mettre en œuvre l’Accord politique libyen.

Parmi les tâches prioritaires fixées par le plan d’action supervisé par les Nations unies, la réconciliation nationale est de ramener graduellement dans le « giron politique » les principaux acteurs et groupes précédemment marginalisés.

Les violences se poursuivent en Libye alors que récemment, une importante cargaison d’explosifs a été saisie par des garde-côtes grecs, en dépit de la sévérité de l’embargo sur les armes pourtant en vigueur dans ce pays. « Une arme de plus dans un pays où en circulent déjà vingt millions est une arme de trop », a lancé ce haut fonctionnaire de l’ONU, qui est également le chef de la Mission des Nations unies pour la Libye.

Le représentant spécial a rappelé qu’au cours du mois écoulé, des affrontements ont éclaté près de la frontière avec la Tunisie entre des forces affiliées à deux communautés rivales, tandis que la zone à l’est de Tripoli reste un point chaud et que les tensions sont vives autour de Derna.

Evoquant la transition en cours en Libye, Ghassam Salamé a souligné qu’elle ne prendra fin qu’avec l’adoption d’une Constitution, dont le texte préparé par l’Assemblée constituante fait actuellement l’objet d’un examen juridique. De ce cadre constitutionnel, et de législations adéquates, dépendent la tenue d’élections crédibles plus tard cette année et la formation d’un gouvernement en mesure de répondre aux attentes des citoyens. Le représentant spécial s’est toutefois félicité des avancées réalisées dans l’actualisation des listes électorales.

Le représentant spécial s’est appesanti sur la crise humanitaire qui sévit en Libye et continue également de toucher les migrants en partance pour l’Europe. Il a condamné les « marchés aux esclaves » et les conditions de détention « inhumaines » observées dans certains centres de transit ainsi que les sévices auxquelles la population vulnérable est soumise.

La Libye a sombré dans la confusion depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi. Le pays se trouve de plus en plus enlisé dans une interminable crise de transition sans solution viable en vue, en dépit de la signature, il y a deux ans, d’un accord politique censé mettre fin à sa situation actuelle et aux profondes divisions entre deux pouvoirs rivaux : celui de Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et les autorités de l’est du pays.

 

Nestor N'Gampoula

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