Gabon : le parlement adopte la révision constitutionnelle

Jeudi 11 Janvier 2018 - 11:45

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Réunis en congrès extraordinaire le 10 janvier, l'Assemblée nationale et le Sénat gabonais ont adopté le projet de loi controversé sur la révision de la Constitution.

Le texte adopté à 197 voix pour, 14 contre et deux abstentions, doit encore être examiné par la Cour constitutionnelle. Ce projet de révision de la Constitution ne surprend personne puisque les deux chambres du parlement, qui avaient tour à tour précédemment adopté le document en y ajoutant des amendements, sont composées en quasi-totalité des membres du parti au pouvoir (Parti démocratique gabonais, PDG).

La nouvelle Constitution, la septième du genre depuis la fin du monopartisme au Gabon en 1991, fait débat depuis octobre dans ce pays, qui a connu une élection présidentielle mouvementée en août 2016 et se prépare à des législatives en 2018.

L’adoption de la nouvelle Constitution s’inscrit dans la perspective des prochaines législatives. Prévu initialement pour décembre 2016, le scrutin a été reporté deux fois et devrait avoir lieu finalement autour d’avril 2018, selon le gouvernement.

Aussitôt après l’annonce de l’adoption de ce projet de loi, l’opposition qui s’oppose depuis plusieurs mois contre la révision constitutionnelle, a dit y voir déjà une sorte de « la monarchisation du pouvoir ». « La révision constitutionnelle adoptée par un parlement composé d’une chambre intérimaire, l’Assemblée nationale, pour tenter d’asseoir le pouvoir d’un président de la République jamais élu, illustre mieux que tout la gravité de la crise politique dans laquelle le Gabon se trouve », a réagi Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de l’opposant Jean Ping.

Le terme de « monarchisation du pouvoir » avait déjà été évoqué par l’opposition gabonaise. Et réagissant à ce sujet en novembre dernier, le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, l’avait réfuté, estimant que le projet de révision de la Constitution a des « avancées » en matière de démocratie. Pour preuve, il avait alors cité la volonté de mise en place d’un scrutin à deux tours pour l' élection présidentielle.

Le pouvoir estime que la révision constitutionnelle amorcée met en application les actes du « dialogue politique » (mars-mai 2017) souhaité par l’exécutif pour tourner la page d’une présidentielle 2016 marquée par des violences post-électorales encore dans toutes les têtes. Le scrutin avait abouti à la réélection d’Ali Bongo Ondimba (fils du président Omar Bongo mort en 2009), au pouvoir depuis 2009, alors que l’opposition dirigée par Jean Ping considère toujours ce dernier comme « président élu » du Gabon.

 

Nestor N'Gampoula

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