Terrorisme : le G5 Sahel crée un fonds pour gérer l’aide promise

Mardi 9 Janvier 2018 - 18:06

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Quelques jours avant une nouvelle rencontre à Paris entre Etats membres et pays donateurs de la force conjointe sous-régionale (Tchad, Burkina Faso, Niger et Mauritanie), les pays membres ont annoncé, le 8 janvier, la création d’un fonds fiduciaire pour gérer l’aide qui leur a été promise.

La décision a été prise à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense du G5 Sahel. « La décision importante prise lors de cette réunion ministérielle conjointe est la création du fonds fiduciaire pour accompagner et gérer les importants fonds annoncés pour aider la force G5 dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel », a fait remarquer le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Hubert Coulibaly. Il a précisé que le fonds sera doté de deux organes, un comité de soutien et un comité de contrôle pour une « bonne gestion des fonds mis à disposition par les partenaires », qui seront associés à la gestion « transparente des fonds, gage de réussite de la mission de lutte contre l’insécurité dans le Sahel »

De son côté, Alpha Barry, ministre burkinabé des Affaires étrangères, a évoqué la nécessité de ce fonds et rappelé que 294 millions d’euros avaient déjà été promis, avant un sommet des pays contributeurs annoncé pour le 23 février à Bruxelles. Ce montant devra, selon lui, « compléter les besoins financiers » de la force conjointe.

Plusieurs donateurs ont déjà annoncé leur contribution au financement du G5 Sahel. C’est le cas des États-Unis qui ont promis 60 millions de dollars sous forme d’aide bilatérale, de l’Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis respectivement 100 et 30 millions d’euros. À cela s’ajoute l’Union européenne qui s’est engagée pour 50 millions d’euros, outre les 10 millions fournis par chacun des Etats membres du G5 eux-mêmes.

Le Mali est le théâtre des actes terroristes depuis de longues années. En mars-avril 2012, la partie nord était tombée sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ils seront chassés par une opération lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Malgré cela, de zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma). Ces troupes sont régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes. Et loin de s’arrêter dans la région nord, ces attaques se sont étendues depuis 2015 au centre et au sud du Mali. Les pays voisins, en particulier le Burkina faso et le Niger, sont  aussi gagnés par ce phénomène.

Pour tenter de faire face à la dégradation de la situation dans les trois pays concernés, le G5 Sahel a réactivé en 2017, avec le soutien de la France, son projet de force conjointe antidjihadiste, lancé en novembre 2015.

 

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Nestor N'Gampoula

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