Brazzaville : reprise timide du service dans les administrations après la fête de la Nativité

Mardi 26 Décembre 2017 - 18:48

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Tout a tourné au ralenti le 26 décembre dans la capitale, au lendemain de Noël. Une léthargie s’est emparée de certaines administrations publiques, espaces commerciaux et transports en commun. Peu d’employés, hauts cadres y compris, ont répondu présents à leurs postes de travail alors que la journée n’a pas été décrétée fériée.

Devant les ascenseurs d’un immeuble administratif, juste quelques usagers. Généralement à 11h, c’est la foule en ces lieux. Mais ce mardi marquant le début d’une semaine de travail a été tout à fait particulier. Les bureaux n’ont pas fait le plein. Sur les grandes artères, la circulation a été fluide, contrairement aux bouchons et affluences dans les arrêts de bus constatés la veille.

« Il y a pourtant une continuité du service public, malgré les lourdeurs liées à un long weekend de fête. Je sors d’une réunion de préparation d’un séminaire. », se défend Christophe, en service dans un ministère. Plusieurs fonctionnaires ont avoué sous anonymat qu’ils sont arrivés au bureau autour de 10h. Dans un autre ministère, un employé attend de rencontrer son supérieur hiérarchique pour obtenir l’autorisation de repartir chez lui, alors qu’il n’est pas encore 13h. « Je ne me sens pas bien », lance-t-il à l'un de ses collègues.

Dans une autre structure, l’un des responsables a remarqué qu’une bonne partie de l’effectif est absente. « Certains sont en permission, d’autres ont saisi l’occasion de cette fête des enfants pour prendre leurs congés. Le peu de personnel qui reste arrive en traînant les pieds et c’est difficile de faire avancer le travail qui est pourtant plus volumineux par rapport à l’effectif présent », a-t-il confié. Toutefois, dans d’autres administrations privées, les responsables se sont montrés compréhensifs et indulgents.

Ici et là, quelques employés sont arrivés aux lieux de travail pour « faire tout simplement acte de présence » et courir dans les banques pour toucher le salaire du mois, versé pendant le weekend (samedi et dimanche), juste avant la fête de Noël.

 « L’heure n’est plus à la fainéantise»

Selon certains, cette reprise timide pourrait trouver son explication par le fait que la fête a eu lieu en début de semaine, « ce qui ne semble pas favoriser la reprise normale du travail ou des activités pour des personnes qui ont veillé tard et consommé de l’alcool. Dans ce cas, la récupération s’avère assez difficile. C’est normal que les gens soient fatigués après les fêtes. Il aurait été mieux qu’on nous accorde la journée du 26 pour bien récupérer. Mais ça n’a pas été le cas. Alors, certains se sont eux-mêmes octroyés du repos», a expliqué Jean Mavoungou, fonctionnaire. Cependant, il a avoué s’être rendu le weekend en banque pour percevoir son salaire.

Si la plupart des fonctionnaires ont décidé de s’accorder un jour de repos en plus, d’autres ont répondu présents à leur poste de travail. « Je me suis rendu sans trop de difficulté à mon lieu de travail ce matin. Il n’y avait pas d’affluence sur les routes, contrairement au weekend où des embouteillages monstres ont été constatés », a renchéri un agent du ministère de la Justice.

Présente à son lieu de travail, Cécile, célibataire, mère de quatre enfants, la quarantaine révolue, a profité de notre passage pour exhorter les Congolais à la prise de conscience et à l’amour du travail. Pour elle, « l’heure n’est plus à la fainéantise. Mettons-nous au travail afin de bâtir un Congo nouveau. Nous devons prendre conscience car la destinée de notre pays est entre nos mains ».

A cette allure, les administrations risqueront d’enregistrer un grand nombre d’absents le 2 janvier, au lendemain de la Saint6Sylvestre, à moins qu’une journée fériée soit décrétée par les autorités. S’il n'en est pas le cas aussi, les fonctionnaires champions des congés et autres déserteurs trouveront encore une occasion pour allonger leur repos jusqu’à mercredi, voire jeudi.

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

-Pas d'embouteillages ce mardi sur les grandes artères de la capitale ( Crédit photo Adiac)

Notification: 

Non