Droits de l'enfant : les jeunes revendiquent la mise en application des textesSamedi 18 Novembre 2017 - 17:15 Les enfants en rupture familiale ont fait entendre leur voix, à Pointe-Noire, au cours d’une table ronde avec les autorités administratives départementales, initiée par la représentation du Samu social, dans le cadre de la journée internationale de la convention des droits de l’enfant. Le moment d’échange direct avec les autorités administratives a permis aux jeunes filles et garçons en rupture familiale d’expliquer au procureur général près le tribunal pour enfant, Jean Didier Claude Bouity, au chef de service du département de la police judiciaire, le colonel André Mankassa, au directeur départemental des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à la directrice départementale de la jeunesse et aux autres invités les causes de leur situation sociale. Celles-ci sont multiples, d’après les témoignages des uns et des autres. Les enfants ont relevé notamment les maltraitances, la pauvreté des parents, le rejet des filles par la famille après une grossesse non reconnue, l’accusation de sorcellerie, le suivisme. Très reconnaissants du Samu social et la fondation ASI qui les ont délivrés de la vie des rues en leur donnant de nouvelles familles, ces jeunes ont demandé aux autorités de soutenir inlassablement ces centres de prise en charge des enfants démunis. Ils ont, en outre, formulé des recommandations aux autorités de mettre en application les lois qui défendent la cause des enfants. « Nous demandons aux autorités de soutenir les centres de prise en charge des enfants en situation de rue. Le tribunal pour enfant, la police et les affaires sociales doivent s’occuper des enfants vulnérables. Nous voulons que l'État puisse créer des instituts supérieurs pour les enfants vulnérables, assurer la médiation entre les familles et les enfants, mettre en place une cellule d’écoute des enfants. Les enfants ne doivent plus être placés dans les mêmes geôles avec les adultes. La protection des enfants doit être assurée dans tous les contextes », ont-ils souligné. Prenant la parole après les enfants, le directeur départemental des droits humains et des libertés fondamentales, a assuré que le Congo ayant ratifié la convention en 1993, les droits des enfants sont garantis et leurs atteintes sont passibles de peine pénale. Il a, par ailleurs, demandé aux organes de prise en charge des enfants de leur tenir informés tout le temps qu'il y a problème. De son côté, le procureur Jean Didier Claude Bouity a expliqué que selon la loi de 2010, on ne peut pas incarcér un mineur dans la même cellule que les adultes. Le colonel André Mankassa a, pour sa part, félicité le centre de prise en charge des filles démunies et le Samu social qui luttent pour sauver les enfants en détresse. «Un pays qui maltraite les enfants est un pays sans avenir, les enfants ont besoin d’amour », a-t-il dit. Enfin, l'organisateur de la table ronde, John Tama, directeur par intérim du Samu Social, a rappelé que cette structure est un ensemble d'associations œuvrant pour les enfants en rupture familiale. « Au quotidien, nous menons des activités d’accompagnement de prise en charge et nous avons compris qu’il faut aller plus loin que la prise en charge immédiate. Cette activité s’inscrit dans le cadre du plaidoyer que nous menons auprès des autorités. Nous sommes passés par cette journée de la convention internationale des droits de l'enfant pour faire entendre la voix des enfants. Car l’accompagnement des enfants est un travail de longue haleine », a-t-il martelé. Charlem Léa Lrgnoki Légendes et crédits photo :Les enfants et les autorités départementales
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