Délinquance : les enfants en rupture familiale, un facteur criminogèneLundi 13 Novembre 2017 - 16:45 Le phénomène des enfants de la rue ne cesse de refaire surface. Et pourtant, le 20 novembre, le monde va célébrer la journée des droits de l’enfant. Les causes du phénomène sont nombreuses, entre autres, sociales, économiques et culturelles. « Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité », disait Kofi A. Annan, l’ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. Et lorsqu’on interroge certains chefs de famille sur ce phénomène des enfants de la rue, ils répondent sans hésitation que sa constance proviendrait de la marginalisation desdits enfants surtout sur le plan social. Mais sa persistance serait alimentée par des facteurs connus tels le manque de la protection familiale, le rapport à certaines croyances religieuses, l’irresponsabilité des parents, la fréquentation de certains lieux par des gamins ( les vidéo-clubs), le rejet d’enfants dits sorciers, les cas de divorces des parents, la polygamie, etc. N’étant plus encadrés dans leurs milieux familiaux, ces enfants de la rue sont exposés aux actes contraires à la loi. Commence alors leur comportement criminogène. Ils échangent avec des délinquants plus expérimentés et très dangereux qu’eux, car échappant désormais au contôle parental. « Ces enfants, qui sont pour la plupart des gamins dont l’âge varie entre 12 et 14 ans, ne sont pas loin de se transformer en des enfants de nature bestiale que nous tous regrettons maintenant, à savoir les bébés noirs, bébés lili, les enfants américains, les cannibales et autres », s’est indigné un père de famille. Pour Sisto Obondoko Ellangui, président de l’Association des orphelins du Congo (Assoc), ce phénomène devrait connaître une ampleur quelque peu faible à Pointe-Noire si toutes les Assemblées de Dieu, paroisses, orphelinats y compris accueillaient un effectif donné en leur sein. La loi congolaise n°4-2010 du 14 juin 2010 La loi Potignon portant protection de l’enfant en République du Congo pose trois questions essentielles sur l’enfant et son devenir. « Qui est un enfant ? », « Que dit la loi pour les enfants abandonnés ? », « Que dit la loi pour les enfants maltraités ? » À son article premier, cette loi admet au sens plus large que l’enfant s’entend tout être humain âgé de moins de dix-huit ans et qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité par disposition spéciale. De même qu’à son article 13, la loi énumère plusieurs droits et devoirs de l’enfant. Parmi ceux-ci, on pourra citer pêle-mêle le droit à la vie, à la survie et au développement, à l’éducation, à la santé et aux services médicaux, à la sécurité sociale et autres. Et l’article 36 d’en parachever, l’enfant a droit au bien-être. Les parents ou tuteurs de l’enfant doivent lui garantir ce bien-être. Toujours dans ce même chapitre de la sacralité de l’enfant, la loi Potignon dispose, en son article 106 : « Les directeurs des salles de cinéma et de spectacles qui auront laissé assister des enfants à la protection des films non éducatifs ou aux spectacles qui ne sont pas spécialement conçus pour la jeunesse seront punis d’une amende de 200 000 à 2 000 000 de francs CFA. Et il sera procédé à la fermeture de leur établissement pendant six mois ou plus. Et en cas de récidive, le jugement portera sur le retrait de l’autorisation dont le condamné est bénéficiaire et pourra, en outre, prononcer la fermeture définitive de l’établissement ». Enfin, vu l’importance de la problématique de l’enfant qui a droit à la protection, l’éducation, la santé pour son devenir radieux, cette loi stipule, en son avant dernier article : « Les conventions internationales ratifiées ou à ratifier par la République du Congo en matière de droit et protection de l’enfant font partie intégrante de la présente loi ».
Faustin Akono Légendes et crédits photo :Enfants de la rue, potentiels acteurs de mauvais actes Notification:Non |