G5 Sahel : la force anti-jihadiste démarre ses opérationsJeudi 2 Novembre 2017 - 11:37 Le nouveau dispositif militaire a lancé, le 1er novembre, sa première action à la frontière du Mali, du Burkina Faso et du Niger, zone très instable devenue une base pour les groupes extrémistes. Le président français, Emmanuel Macron, avait estimé que le succès de la force G5 Sahel – soutenue sur le terrain par son pays - composée de soldats du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Tchad, était une « obligation collective » dans la lutte contre le terrorisme dans la vaste région située au sud du Sahara. Une centaine d'hommes de la force militaire française anti-jihadiste au Sahel, Barkhane (4 000 hommes au total), va soutenir, sous le commandement du lieutenant-colonel français Marc-Antoine, les troupes africaines déployées au sol lors de cette première opération. Barkhane va apporter aux quelques centaines de troupes malienne, burkinabè et nigérienne engagées « du conseil et de l'accompagnement » sur le plan aérien (chasseurs, hélicoptères, drones de renseignement) ainsi qu'un appui de l'artillerie, a détaillé Marc-Antoine. Cette première opération, baptisée « Hawbi », est « une démonstration de force pour reprendre pied dans une zone délaissée par les Etats », aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, « en entravant la liberté de mouvement dont bénéficient plusieurs groupes armés depuis des mois », a souligné le lieutenant-colonel. « L'objectif in fine est de faire monter cette force G5 Sahel en puissance pour qu'elle puisse se réimplanter dans les zones transfrontalières de façon autonome », a-t-il ajouté. La force G5 Sahel se veut complémentaire de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma, plus de 12 000 hommes) et de Barkhane. La force conjointe doit atteindre, d'ici à mars 2018, sa pleine capacité de 5 000 hommes, répartis en sept bataillons : deux pour le Mali et le Niger et un pour le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie. Ce nouveau dispositif vise à combler les lacunes des dispositifs militaires nationaux et multinationaux dans la région du Sahel. Opérationnel depuis peu, le poste de commandement de la force G5 Sahel, à Sévaré, dans le centre du Mali, abrite désormais des officiers de liaison des cinq pays. La région du Sahel est en proie au terrorisme depuis que la Libye a sombré dans le chaos en 2011, que la secte Boko Haram s'est étendue au Nigeria et que des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda se sont emparés du nord malien. Le budget de fonctionnement de la force G5 Sahel était estimé à 423 millions d'euros, mais il pourrait être revu à la baisse à environ 240 millions d'euros. Une grande partie des fonds manque encore à l'appel. Les cinq pays créateurs ont promis chacun 10 millions, l'Union européenne 50 millions et la France 8 millions, soit un total de 108 millions d'euros. Les Etats-Unis se sont, quant à eux, engagés à apporter jusqu'à 60 millions de dollars (51,5 millions d'euros). Une conférence des donateurs est prévue le 16 décembre prochain à Bruxelles. Josiane Mambou Loukoula et AFP Notification:Non |