Toussaint : la fête célébrée entre respect aux morts et vandalisme

Mercredi 1 Novembre 2017 - 16:00

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Comme à l’accoutumée, le 1er novembre de chaque année, la République honore ses fils et filles qui ont quitté ce monde. Au niveau du cimetière de la Tsiémé, le gouvernement a désigné la ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Nefer Bertille Ingani, pour déposer la gerbe de fleurs.

Rendre hommage à la mémoire de ses concitoyens décédés est une façon de témoigner que la nation ne les a pas oubliés, qu'elle reste toujours reconnaissante à leur égard. C’est à ce titre qu'Inès Nefer Bertille Ingani a, au nom du gouvernement accompli ce devoir.

« Le 1er novembre, c’est le jour de la célébration des Saints par les Catholiques. Le Congo-Brazzaville a une population à 90% chrétienne. Voilà pourquoi le gouvernement a toujours voulu accompagner tous ceux qui ont perdu des êtres chers.  C’est pourquoi, par ma modeste personne, le gouvernement a voulu marquer sa solidarité en posant cet acte et accompagner ceux ayant perdu des êtres chers ici au cimetière de la Tisémé », a déclaré la ministre, après avoir déposé une gerbe de fleurs.

Par ailleurs, dans ce cimetière, le constat est amer et désolant. Des gens mal intentionnés continuent à spolier, au vu et au su de tout le monde, cet endroit sacré en déterrant ou implantant des maisons sur les tombes. Si ce ne sont pas des maisons érigées, ce sont des débits de boissons qui naissent ici et là tout au long de ce cimetière.   

A propos, le gouvernement a décidé d’étudier le dossier. Inès Nefer Bertille Ingani l'a signifié à la presse. « Nous avons constaté que le cimetière est ouvert, les enfants s’amusent sur les tombes, alors que le cimetière est un endroit sacré, où chacun peut venir s’incliner devant la tombe de son proche, ce n’est donc pas normal. Car dans notre culture bantoue, nous vouons le respect aux morts. C’est regrettable. Ce qui est bien, c’est que le dossier  est sur la table du gouvernement. II verra comment sécuriser ces lieux sacrés. »

Ce même discours a été tenu, en 2016, à la même occasion, par le ministre des Postes et télécommunications. Il s’indignait, lui aussi, du comportement des concitoyens qui spolient le cimetière jour après jour. Le gouvernement, disait-il, prendra des mesures nécessaires pour que cela cesse. « On ne peut pas spolier un endroit comme un cimetière, d’autant plus que c’est un lieu sacré. Je pense que le gouvernement est en train de prendre des mesures nécessaires pour faire en sorte que ce laxisme au niveau de nos concitoyens qui excellent à prendre des terres qui appartiennent à l’État, surtout au niveau du cimetière de la Tsiémé, cesse », avait-il déclaré. Espérons que cette fois-ci, des mesures sécuritaires seront prises par le gouvernement.

Mais, pour l’un des chefs de quartier habitant dans les parages, le cimetière de la Tsiémé est un véritable lieu de prédilection des bandits. Quant à la spoliation de cet endroit, il affirme qu’il s’agit d’un conflit entre la famille Mingui-Passi et la mairie centrale.

S’agissant de l’engouement au niveau de ce cimetière, l’impression qui se dégage, c’est que les parents ne sont pas venus honorer leurs êtres chers, qui ne sont plus de notre monde. Les rares qui sont venus, on pouvait les compter des bouts de doigts. Est-ce pour dire que la tradition tend à disparaître au niveau du cimetière de la Tsiémé, qui, malheureusement, subit de plein fouet le comportement des occupants anarchiques?

En rappel, le cimetière de la Tsiémé, situé dans le sixième arrondissement de Brazzaville, a été rendu opérationnel de 1961 à 1976.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le cimetière symbolique de la Tsiémé à côté d'une habitation Photo 2 : Carcasses des véhicules et immondices sur les sépultures

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