77e anniversaire de la création du conseil de défense de l’Empire : la France libre et le général De Gaulle au centre des échanges à Brazzaville

Vendredi 27 Octobre 2017 - 13:58

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La commémoration de l'événement a donné lieu, le 27 octobre dans la capitale congolaise, à l'animation d'une conférence publique sur le thème « Le général De Gaulle et Brazzaville » par les parlementaires français réunis au sein du Groupe de liaison Afrique-Europe.

La manifestation avait pour but de rafraîchir la mémoire collective. En effet, au cours de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), le général De Gaulle refusant de reconnaître la victoire de l’Allemagne sur la France, avait décidé de proclamer Brazzaville comme capitale de la France libre et  créait par la même occasion le Conseil de défense de l’Empire.

Cet événement, a indiqué le Premier ministre congolais, Clément Mouamba-à qui revenait la charge de délivrer le discours de clôture de la conférence publique-, marque une histoire forgée dans les périls de la guerre, dans les larmes et le sang qui ont scellé à jamais le sort du peuple français à celui de quelques pays africains.

« Ce qui vient d’être fait ce jour est une réponse éloquente au risque encouru par la fugacité de notre mémoire souvent encombrée par beaucoup de choses déformées, futiles et dérisoires, comme disait le théoricien : la mauvaise monnaie qui chasse la bonne. Les exposés qui nous ont été servis nous restituent la bonne monnaie, c’est-à-dire tout ce qui méritait d’être connu comme leçon de vie », a déclaré Clément Mouamba.

De son côté, l’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, qui avait la charge de développer le sous-thème « Brazzaville dans le destin du général De Gaulle », a exhorté les Africains en général et les Congolais en particulier à capitaliser cet événement historique pour l’inscrire dans le cadre des relations de coopération avec la France.

Par ailleurs, l’orateur a indiqué que le défi actuel se résume à créer des conditions d’un destin commun entre l’Europe et l’Afrique dans le respect mutuel des différences particulières. En outre, De Villepin a mis à profit cette occasion pour inviter les Africains et les Européens à souder les murs de la solidarité dans un monde traversé par des actions terroristes diverses et déplorables, qui retardent, a-t-il reconnu, le développement des Etats. C’est dans ce contexte qu’il a souhaité que les pays africains devraient ériger une architecture sécuritaire interétatique efficace.

Prenant la parole à son tour, l’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery,  a invité les Français et les Congolais à se mettre ensemble pour sauver les lieux de mémoire de leur histoire commune, entre autres le Centre de formation et de recherches en arts dramatique (Cfrad) qui abrita, en 1944, la conférence de Brazzaville, et bien d’autres, a-t-il insisté, avant de reconnaître que c’est à Brazzaville que le général Charles De Gaulle posa les jalons d’une France fière et victorieuse en 1940.

Le Pr Jérôme Ollandet, qui développait le sous- thème « Radio Brazzaville dans le processus de la libération », a reconnu le rôle joué par ce puissant moyen de communication pour la victoire de la France. La Radio, a-t-il indiqué, permettait à faire comprendre aux alliés et au monde que la France n’est pas totalement vaincue.

« …tout naturellement, le général De Gaulle ne pouvait percevoir la radiophonie autrement que comme un moyen déterminant pour la survie de cet espace politique et militaire qu’il venait de gagner en Afrique centrale ; un espace qui restait à être structuré. Il fallait le faire valoir aux alliés comme le signe supplémentaire du redressement national », a noté Jérôme Ollandet.

Au cours des échanges, plusieurs intervenants ont relevé le fait qu’aujourd’hui, le Congo ne semble pas être considéré comme nation ayant servi de base arrière pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale. D’autres se sont interrogés si ce pan d’histoire congolo- française est enseignée dans les écoles et universités de France.  

Réagissant à cette question, le Pr Théophile Obenga, qui avait présenté et introduit le thème principal de la conférence, a exhorté les Africains en général et les Congolais en particulier d’être plus engagés à revendiquer leurs droits dans différents secteurs de la vie. Les autres, a-t-il renchéri, ne le feront pas à leur place. Même s’ils le font, a-t-il ajouté, la tonalité de la revendication ne sera pas la même.  

  

  

 

 

 

 

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Le présidium de la conférence publique

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