Centrafrique: les experts du Conseil des droits de l’homme attendus à BanguiMercredi 30 Août 2017 - 17:27 Alors que de graves violations de droits de l'homme continuent à être enregistrées et commises par des groupes armés à l'encontre des populations civiles en République centrafricaine, la ville de Bangui abritera du 11 au 29 septembre, la 36ème session du Conseil des droits de l’homme (CDH). Plusieurs questions au plan sécuritaire seront débattues par des experts en droits de l’homme issus des pays membres du CDH. Parmi lesquelles, celles relatives à la situation du non-respect des droits humains en République centrafricaine, le renouvellement du mandat de l’experte indépendante pour la situation des droits de l’homme en RCA, Marie Thérèse Keita Bocoum et celle des attaques perpétrées ces dernières semaines en RCA par des groupes armés. Bangui se dit favorable à la candidature de Marie Thérèse Keita Bocoum pour un second mandat C’est lors d'une réunion du CDH, tenue le week-end dernier afin de préparer la 36e session que les participants ont exprimé leurs préoccupations suite à la fin du mandat de Marie Thérèse Keita Bocoum en qualité d’experte indépendante pour la situation des droits de l’homme en RCA. « Au regard de la détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain, les autorités centrafricaines doivent plaider pour le renouvellement du mandat de Marie-Thérèse Keïta Bocoum. Son mandat arrivant à terme et, vu le travail qu'elle a fourni, nous introduirons dans les prochains jours un projet pour solliciter la reconduction de son mandat pour une année », a déclaré le conseiller juridique de la mission permanente de la RCA auprès de l'ONU à Genève, Serge Hervé Saboro. Et d'ajouter que cet appel au renouvellement du mandat de Marie Thérèse Keïta Bocoum intervient après la publication de son rapport sur le site du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Un document que le Conseil des droits de l’homme examinera le mercredi 27 septembre pendant la réunion de la 36 ème session. Selon ce rapport de l’expert indépendant, dans plusieurs zones, les groupes armés tuent, pillent, brûlent les maisons et s'arrogent des pouvoirs régaliens à savoir : l'administration, la justice et le prélèvement de taxes sous le regard quasi impuissant de l'État et de la Minusca. « La lenteur dans la restauration effective de l'autorité de l'État en dehors de Bangui et la situation sécuritaire n'encourage pas les fonctionnaires à se déployer dans certaines régions. Ceci empêchant ainsi toute possibilité de progrès vers un État de droit », a encore ajouté l’un des responsables centrafricains, tout en reconnaissant que sans cessation d'hostilités et sans désarmement des groupes armés, il serait utopique de penser que les autres mesures urgentes en faveur de l'Etat de droit, de la justice et de la relance économique peuvent avoir un impact réel. « Il est désormais urgent d'aller au-delà de l'acquis de nomination du procureur de la Cour pénale spéciale pour rendre cette cour opérationnelle et de rompre définitivement avec les pratiques passées qui tendaient à fermer les yeux sur les agissements des criminels de guerre et à récompenser la violence », a conclu un autre responsable. Notons que pour Marie Thérèse Keïta Bocoum, le gouvernement centrafricain avec l'appui de la communauté internationale doit décider à ne pas appliquer l'amnistie aux auteurs de crimes graves en droit international, tels que les crimes de guerre, actes de génocide et crimes contre l'humanité ou atteintes graves aux droits de l'homme.
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