Les assassinats de missionnaires dans le monde ont augmenté l’an dernier

Lundi 6 Janvier 2014 - 13:08

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L’Afrique a été le deuxième continent le plus violent contre les serviteurs de Dieu l’an dernier, selon les statistiques de l’Église

Si le Saint-Siège a fait part de sa satisfaction pour la libération, le 31 décembre dernier, du père Georges Vandenbeusch après un mois et demi de captivité entre le nord-Cameroun et le Nigéria, cet événement heureux, survenu le dernier jour de l’année, ne doit pas faire illusion. L’année 2013 a été encore très meurtrière pour les missionnaires catholiques dans le monde, selon les chiffres du Vatican qui tient le décompte précis des assassinats, violences et enlèvement des personnels religieux dans le monde. Et comme l’année précédente, la plupart des actes ont été commis dans un contexte de tensions et même de guerres internes dans les différents pays.

Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, c’est bien dans une majorité de pays chrétiens que la plupart des assassinats ont eu lieu, à l’instar de la Colombie, pays très largement catholique dans une Amérique latine tout aussi majoritairement catholique, qui remporte la triste palme des assassinats de missionnaires avec sept prêtres tués en 2013. Suivent, toujours en Amérique latine, le Mexique (quatre prêtres assassinés), puis le Brésil, le Venezuela, Panama et Haïti avec chacun un missionnaire tué.

L’Afrique se situe en deuxième place, même si les chiffres sont en régression par rapport aux autres années. La Tanzanie et Madagascar ont enregistré chacun un missionnaire tué, alors qu’au Nigéria, où on ne compte pourtant plus les attaques contre les églises et les temples chrétiens, le missionnaire catholique qui y a été assassiné l’an dernier n’est pas un prêtre nigérian. C’est donc en termes de violences « seulement », si l’on peut dire, contre les missionnaires chrétiens que ce pays s’est signalé l’an dernier, ainsi qu’on l’a vu avec le rapt du père Vandenbeusch. Enlevé dans le diocèse camerounais de Maroua-Mokolo mi-novembre, c’est dans le nord-est du Nigéria qu’il a été libéré par la secte islamiste Boko-Haram qui avait revendiqué cet acte.

En Asie, les tensions entre chrétiens, musulmans ou hindous ont également fait leur lot de victimes parmi les missionnaires catholiques aux Philippines, au Pakistan et en Inde. Sans parler de la Syrie, pays en guerre où les démarcations religieuses ont tendance à s’effacer devant la violence des combats. Un prêtre catholique y a été assassiné l’an dernier tout comme… en Italie, pays très fortement catholique, qui est le seul du continent européen à avoir enregistré une mort violente parmi le personnel religieux catholique en 2013.

Lucien Mpama