Le Vatican appelle les évêques d’Afrique centrale à « prendre au sérieux » la thématique des violences entre croyants

Lundi 10 Juillet 2017 - 17:43

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Les évêques des six pays qui composent l’ACERAC sont réunis jusqu’à mercredi à Yaoundé pour leur 11è assemblée plénière.

C’est sur le thème : « Œcuménisme et dialogue interreligieux en Afrique Centrale »,  que se tient depuis samedi, à Yaoundé au Cameroun, les travaux de l’assemblée plénière des évêques d’Afrique Centrale. Venus du Congo (Brazzaville), du Gabon, du Tchad, de Centrafrique, de Guinée Equatoriale et du Cameroun, les hauts-prélats se penchent sur un thème qui se pose avec de plus en plus d’acuité aussi au cœur de l’Afrique. Naguère épargnée, la région commence à souffrir visiblement de tensions que l’on croyait cantonnées aux seuls pays de la ligne de fracture entre les zones islamiques et chrétiennes.

Mais le djihadisme pousse. La République Centrafricaine est devenue emblématique de ces tensions nouvelles entre groupes qui vivaient jusque-là en apparente  intelligence. Ces agitations n’ont pas échappé au Vatican où, justement, on s’implique assez profondément pour que les violences interreligieuses ne viennent pas « pourrir » le centre de l’Afrique. D’ailleurs dans un message très insistant, le cardinal français Jean-Louis Tauran en charge au Vatican du dicastère (ministère) des relations entre religions demande aux évêques catholiques de la région Afrique centrale de n’épargner aucun effort pour s’engager dans un dialogue actif et pacifique avec les autres religions.

Le cardinal Tauran souligne le bien-fondé du thème choisi pour leur 11è assemblée plénière; « un thème qui doit être pris sérieusement en considération ». Car « l’Afrique n’est pas absente dans les problèmes provoqués au niveau global par la montée des extrémismes violents ». Il note que « la secte Boko Haram continue de semer ses victimes surtout au Tchad et au nord-Cameroun », où vit une population à grande majorité musulmane « mais qui n’est pas épargnée pour autant par les violences sectaires ».

Ces violences à prétention religieuse ne font rien pour améliorer une situation générale déjà plombée, dit-il, par « l’instabilité politique qui influe même au niveau économique et sur la vie des communautés ». Il y a donc urgence à améliorer les rapports entre l’Eglise catholique et les autres religions dans la sous-région. « Dans la situation difficile et complexe » des pays de l’Afrique Centrale, écrit en particulier le cardinal Tauran, « les chrétiens ont la responsabilité spéciale de maintenir vive l’espérance de leurs concitoyens, en les aidant à rechercher les raisons pour une vie authentique et crédible afin d’affronter le futur avec confiance ».

Il exhorte les évêques du Gabon, du Congo, de Centrafrique, du Tchad, du Cameroun et de Guinée Equatoriale (qui forment l’association des conférences épiscopales de la région Afrique centrale, ACERAC) à poursuivre « sur la voie courageuse de la lutte pour le développement intégral de la personne humaine, la promotion de la justice et de la paix entre toutes les composantes des Nations représentées ». Les travaux des évêques se tiennent avec la participation pour le Congo du président de la conférence des évêques catholiques Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi. Ouverts samedi 8 juillet, ils prennent fin ce mercredi 12 juillet.

Lucien Mpama

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