France: une Assemblée bleu Macron, peu de place pour les autres

Lundi 19 Juin 2017 - 8:46

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Le parti centriste du président français Emmanuel Macron a remporté dimanche une victoire écrasante, avec plus de 350 des 577 sièges de l'Assemblée nationale, très au-delà de la majorité absolue. Voici le paysage politique issu du second tour des élections législatives.

La droite, une principale force d'opposition divisée

La droite, qui espérait initialement priver le nouveau chef de l’État de majorité et relever la tête après la débâcle de François Fillon son candidat à la présidentielle plombé par les affaires, obtient avec son allié centriste de l'UDI entre 126 et 131 élus. Ce sursaut place théoriquement la droite en position de principal opposant mais cache de profondes fractures, à l'heure où les lignes politiques traditionnelles semblent se brouiller.

Une bonne partie des élus LR (Les Républicains) et UDI envisage de soutenir au coup par coup l'action du président centriste. Le premier test sera le vote de confiance au nouveau gouvernement du premier ministre Edouard Philippe, lui-même issu de la droite modérée. Le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer, a appelé ses troupes "à l'unité" pour former une opposition "vigilante".

Les socialistes décimés

Le Parti socialiste, qui contrôlait la moitié de l'Assemblée sortante sous le quinquennat de François Hollande, s'effondre avec ses alliés du PRG (parti des radicaux de gauche) à 45-50 sièges. Cette contre-performance historique fait suite à la défaite retentissante essuyée par le candidat socialiste, Benoît Hamon au premier tour de la présidentielle (6,3%).

Victime de leurs divisions et du rejet du bilan de François Hollande par les Français, plusieurs ténors ont perdu leur poste de député, à commencer par le chef de file du PS Jean-Christophe Cambadélis, sèchement éliminé dès le premier tour. Après la "déroute sans appel" de son parti, ce dernier a annoncé sa démission de la direction du PS. La ligne que vont suivre les élus de la formation reste un mystère, entre ceux qui se montrent séduits par les projets du nouveau pouvoir et les tenants d'une opposition constructive, au nom des valeurs de la gauche.

L'extrême droite renforcée

Après avoir réussi à se hisser au second tour de l'élection présidentielle, le parti Front national (FN) de Marine Le Pen espérait devenir la première force d'opposition en France. Mais ses divisions internes sur le plan stratégique et politique, notamment sur la question de la sortie de l'euro, ne lui ont pas permis de transformer l'essai. 

Le FN obtient au moins huit députés - contre deux en 2012 - un nombre insuffisant pour constituer un groupe parlementaire et jouer un rôle significatif.

Marine Le Pen, 48 ans, la cheffe du mouvement anti-immigration et anti-euro, fait pour la première fois son entrée au Parlement. Elle a promis d'incarner avec ses élus "la seule force de résistance à la dilution de la France, de son modèle social et de son identité".

Gauche radicale offensive 

La France insoumise du tribun Jean-Luc Mélenchon revendique au moins quinze fauteuils, sans compter les élus communistes, avec qui il va devoir décider s'il crée un groupe commun. Il a échoué à devenir la première force d'opposition de gauche au parlement, après avoir réussi à séduire, au premier tour de la présidentielle, une bonne partie des déçus de l'Europe et de la mondialisation.

Le leader du mouvement, qui a réussi à remporter un siège à Marseille (sud), espère néanmoins former un groupe "cohérent, discipliné, offensif" et veut pas laisser "un mètre du terrain du droit social" au "nouveau pouvoir". 

 

Camille Delourme avec AFP

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