Italie : accélération en vue du nombre d’expulsions

Jeudi 11 Mai 2017 - 14:42

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Avec la saison chaude, l’Italie se prépare à la reprise des flux migratoires par la Méditerranée. Il faut de l’espace pour les caser, quitte à les refouler.

Le nombre de migrants irréguliers expulsés d’Italie a bondi cette année de 24% par rapport à l’an dernier, alors que l’année n’en est pas encore à sa moitié. Les autorités italiennes entendent faire preuve de plus de fermeté et cela passe aussi par faire de l’espace aux nouveaux arrivants, quitte à les reconduire chez eux. Entre janvier et avril, 6.242 étrangers ont été expulsés d’Italie. Mais les centres d'accueil pour demandeurs d'asile hébergent actuellement plus de 176.000 personnes. Et près de 50.000 migrants sont arrivés depuis le 1er janvier sur les côtes italiennes, soit une hausse de plus de 40% par rapport à l'an passé.

La belle saison, c’est-à-dire l’été chaud et peu pluvieux, a vraiment commencé à faire sentir ses effets mercredi. Elle est généralement annonciatrice de reprise des traversées des migrants sur des barques peu adaptées mais quittant les côtes libyennes. En Italie, ces personnes sont généralement accueillies dans des CIE, des centres d’identification où leurs empreintes sont prélevées, les premières visites médicales faites, l’identité et les généralités de leur histoire analysées. L’arrivée ininterrompue des migrants met à rude épreuve la capacité des CIE.

C’est pourquoi le ministère de l’Intérieur a pris une directive cette semaine visant à ouvrir ou rouvrir 11 nouveaux CIE. La capacité d’accueil total sera ainsi portée à 1.600 places dans les quatre centres déjà fonctionnels. Le ministre de l’Intérieur, Marco Minniti, a fait adopter au Parlement la loi prévoyant cette extension des capacités des centres de rétention, mais la mesure prévoit également que les rapatriements des clandestins déboutés de la demande du droit d’asile vont connaître une cadence accélérée.

Si on ajoute à ce tableau le fait que de l’autre côté de la Méditerranée, en Libye, les prisons sont remplies de plus de 7000 migrants, surtout africains, ayant tenté la traversée vers les côtes italiennes, on a une situation d’apocalypse pour les prétendants à l’entrée clandestine dans l’Union européenne. En Italie comme en Libye, c’est l’Organisation internationale des migrations, OIM, qui se charge des rapatriements. Mais cela demande du temps et de l’organisation, un temps que le futur candidat au retour à son point de départ ne passe généralement pas dans des conditions optimales de séjour dans une prison ou un commissariat. La Libye compte 42 centres de rétention. Les 23 qui fonctionnent sont pleins !

Lucien Mpama

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