Justice : l’Acaj lance un plaidoyer public pour la libération d’Eugène Diomi NdongalaLundi 8 Mai 2017 - 19:15 L’ONG fait, dans cette action, référence à la décision du Comité des droits de l’Homme des Nations unies du 16 novembre 2017. L’Association congolaise pour l’accès à la justice, Acaj, a lancé, le 8 mai 2017, au Cepas, à Gombe, le plaidoyer public pour la libération du député Eugène Diomi Ndongala, en exécution de la décision du Comité des droits de l’Homme des Nations unies prise le 16 novembre 2016. Cette action vise, selon le président national de cette ONG, Mè Georges Kapiamba, à faire engager tous les citoyens congolais, tous les diplomates en poste en RDC, la société civile et les partis politiques dans ce combat pour la libération de ce député incarcéré à l’issue d’un procès « inique et injuste ». Mais au-delà, cette action vise à faire la vulgarisation des mécanismes internationaux des droits de l’Homme et à engager tous les Congolais dans cette lutte pour l’instauration d’un Etat de droit en RDC. « En gagnant le cas Diomi, on gagnerait sur plusieurs autres cas enregistrés dans le pays », a expliqué le juriste. Six mois après, aucune réaction de la RDC En résumant cette affaire, le président national de l’Acaj a noté que cela fait six mois que le Comité des droits de l’Homme avait rendu son verdict sur cette affaire, demandant à la RDC de libérer Eugène Diomi, d’annuler le jugement le condamnant et de voir avec lui la possibilité de lui allouer les dommages et intérêts pour les préjudices subis. Le comité avait également demandé la prise des mesures nécessaires pour que les violations analogues ne se reproduisent plus en RDC. Mais, après ce temps, quand bien même que le gouvernement congolais ait reçu la copie de ce jugement par le canal de la partie Diomi Ndongala et ait été notifié par le Comité des droits de l’Homme, cette décision n’est toujours pas exécutée. « Six mois après la prise de cette décision par le Comité des droits de l’Homme, qu’on ne puisse pas avoir l’exécution de la part de la RDC doit interpeller tout le monde », a souligné Mè Georges Kapiamba. Le cas Diomi, a également souligné le président national de l’Acaj, a figuré parmi les sept cas emblématiques soumis au dialogue piloté par la Cénco et dont les propositions concrètes ont été faites. C’est ce qui amène cette association à s’inquiéter encore plus sur la non-application des résolutions de ces pourparlers, en plus de cette décision de la communauté internationale, malgré toutes les promesses faites par le gouvernement de la RDC. « La RDC n’a aucun prétexte pour s’opposer à l’exécution de ce jugement », a-t-il rappelé. Abondant dans le même sens, le Pr Djoli Eseng’Ekeli, qui avait tablé sur la problématique de la mise en œuvre du droit international, en prenant comme cas d’école la décision du Comité des droits de l’Homme dans l’affaire Diomi contre la RDC, a noté l’obligation de la RDC d’exécuter les décisions internationales, étant signataire des traités et pactes internationaux en la matière. Ce scientifique a clairement noté que la question des droits de l’homme s’imposait à tout le monde et interpellait toute personne. « C’est une affaire collective, individuelle et universelle », a insisté le Professeur Djoli qui a noté qu’au-delà de Diomi Ndongala, il s’agit ici de toutes ces personnes qui souffrent de la violation des droits de l’Homme. Des préjudices matériels et moraux subis par la famille Pour expliquer la situation que vit Eugène Diomi Ndongala, son épouse, Patrizia Cicci, a relevé les préjudices moraux et matériels subis par toute la famille Diomi, qui, en plus de l’incarcération de son mari et responsable, a vu des biens confisqués et spoliés. Ce n’est pas facile, a-t-elle dit, de vivre et de survivre quand on est de l’opposition en RDC. On vit en permanence sous une insécurité juridique. A l’en croire, à cause de cette insécurité, ses enfants ont été obligés de quitter le pays, les biens de la famille sont confisqués alors que certains contrats signés avec des tiers ont été bloqués, envoyant des centaines d’individus au chômage. Mais, pour cette dame, le pire ce n’est pas seulement de perdre les droits mais, il y a également la mise en mort physique. Ici, elle a noté le déni de soins médicaux dont est victime son mari, qui a été tiré de son lit d’hôpital pour retourner à la prison, le privant ainsi des soins, ainsi que son transfèrement tardif au centre de santé et le manque des soins appropriés dont il est victime. Pour Patrizia Diomi Cicci, malgré toute cette situation, la famille Diomi continuera à lutter jusqu’à l’exécution de la décision du Comité des droits de l’Homme de l’ONU. Pour expliquer aux participants le riche parcours du combat politique d’Eugène Diomi, un témoignage a été fait par Jean-Pierre Boka de la Démocratie Chrétienne. Ce dernier a relevé les sacrifices, le courage hors paire et la lutte menée par le président de son parti pour l’instauration d’un Etat de droit en RDC. « Il a été victime des arrestations à cause de ses prises de position mais, cela ne l’avait pas empêcher de continuer à lutter pour l’instauration de la démocratie pluraliste et représentative dans le pays », a-t-il affirmé, exigeant l’application de ce jugement rendu par une quinzaine de juges internationaux. Les responsables des partis politiques de la Majorité et de l'Opposition, les membres de la société civile, les diplomates, la population congolaise, ont été conviés à cette activité où ils ont été priés de prendre part aux actions initiées dans le cadre de ce plaidoyer. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo: Mè Georges Kapiamba, encadré par le Prof Jacques Djoli et Jean Pierre Boka/photo Adiac. Notification:Non |