Protection sociale : quel avenir pour les cantines scolaires ?Jeudi 4 Mai 2017 - 16:10 Mis en œuvre depuis 2002 par l’ONG américaine Partenariat international pour le développement humain (IPHD), le PAM (Programme alimentaire mondial) et le gouvernement, le programme d’assistance scolaire au Congo est actuellement en impasse dans plusieurs départements du pays
Abordé à Djambala, dans le département des Plateaux, en marge de sa tournée dans la partie septentrionale du pays, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un retrait. « Non ! Les partenaires ne nous quittent pas. L’Etat se trouve parfois dans une difficulté de couvrir tous les besoins sociaux. Les cantines scolaires participent de cela, nous avons des accords avec des partenaires, mais l’Etat a une part importante, sa contribution est déterminante dans la mise en œuvre de ce partenariat avec l’IPHD et le PAM. Il arrive que du fait de la crise, les partenaires d’abord eux-mêmes et l’Etat puissent rechercher à réduire leur coût de contrepartie », a expliqué Anatole Collinet Makosso. Selon lui, la véritable raison est que les différentes parties ne sont plus à mesure de mobiliser autant de fonds comme par le passé. Pour le cas du Congo, il s’agit, a-t-il précisé, d’une forme de réduction de la dépense publique. « Du fait de cette réduction de la dépense publique et des fonds de contrepartie tant pour le Congo que pour les partenaires, nous ne sommes peut-être plus à mesure de couvrir les cantines scolaires dans tout le pays. Ce sont des études, le PAM tout comme l’IPHD se disent que l’enveloppe qu’ils ont ne leur permet plus de nourrir les 250 000 élèves comme par le passé », a expliqué le ministre. Environ 258.706 élèves bénéficiaires Ainsi, les deux parties envisagent de s’asseoir pour discuter de l’avenir du projet tout en définissant les priorités, car pour le gouvernement, ce programme lui tient à cœur. D’Après le ministre Anatole Collinet Makosso, le Congo est félicité dans le continent grâce à ce programme qui a connu des avancées spectaculaires au point de conduire les autorités à élaborer une politique nationale d’alimentation scolaire. « Donc, nous n’allons pas arrêter la mise en œuvre de ce programme mais nous allons réfléchir à la façon de la rendre plus effective en cette période difficile. Il ne s’agit pas d’interrompre ce programme mais de le maintenir jusqu’à ce que l’Etat recouvre ses capacités de mobilisation financière », a-t-il précisé. Rappelons que le programme des cantines scolaires couvre actuellement 943 écoles primaires sur près de 2000 que compte le pays, pour un effectif de 258.706 élèves bénéficiaires. Ceci sur un nombre total de plus 616.997 élèves, soit une couverture d’environ 41,6%. Les objectifs pour le Congo étant d'atteindre 94% d’écoles d’ici à 2025. En 2016, le taux de couverture était de 165 mille enfants dont 125 mille financés par le gouvernement congolais. En effet, de 2002 à 2011, ce programme a été entièrement financé par le gouvernement américain à hauteur de 125 millions de dollars, soit plus de 60 milliards FCFA. Le gouvernement congolais a pris le relais à partir de 2011 pour un financement atteignant près de 25 millions de dollars, soit 12 milliards de FCFA. Avec le PAM, le programme est mis en œuvre dans les départements de la Bouenza, la Lékoumou, les Plateaux, la Cuvette, la Likouala et le Pool. En 2015, cette agence onusienne a fourni un repas chaud à plus de 95 000 enfants dans 574 écoles, grâce au financement du gouvernement congolais, du Japon et du Brésil. Faute de ressources, le PAM a été contraint de réduire son assistance à seulement 10 000 enfants pour l’année scolaire 2016/2017, avant de recevoir récemment un autre financement du gouvernement japonais. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Les élèves autochtones bénéficiaires des cantines scolaires du PAM dans la Likouala; crédit photo Adiac Notification:Non |