La clé de la paix du monde est en Méditerranée, estime Pierferdinando CasiniMardi 25 Avril 2017 - 16:43 La mer qui sépare l’Europe de l’Afrique est aussi celle qui les relie à l’Asie, une voie de passage essentielle, y compris pour la réponse aux défis actuels. Président de la commission des Affaires étrangères du Sénat italien, Pierferdinando Casini est un centriste dont les avis manquent rarement de pertinence dans son pays. Peut-être parce que, inspiré par ses convictions de démocrate-chrétien reconnu, il se joint rarement aux surenchères politiques qui animent ses collègues de parti ou de travée au Parlement. Et ceci même si les Africains de la diaspora lui gardent rigueur d’une phrase malheureuse dont il s’est repenti depuis (« nous ne sommes pas chez les Balubas, tout de même ! », avait-il lancé un jour pour réclamer plus de rigueur démocratique). Mais lundi sa conférence à l’Ecole de culture politique, à Reggio Calabria, dans le sud italien, n’a donné lieu à aucun couac. Le thème des débats était : « Centralité de la Méditerranée et futur de l’Europe ». Le sénateur a souligné avec forces exemples et statistiques combien, effectivement, cette « mare nostrum » (notre mer) a toujours joué un rôle central dans l’histoire de l’Europe. Un rôle qui devrait s’accentuer dans les prochaines décennies au fur et à mesure que les enjeux contemporains, tel le terrorisme ou l’immigration, vont requérir que l’Europe y réponde avec efficacité et humanisme. « La Méditerranée correspond à 2% de la superficie aquatique du globe ; il y passe 20% des flux commerciaux mondiaux. Cela souligne assez le rôle fondamental de ce bras de mer qui relie l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe, autrement dit, une partie du monde en voie de développement avec le berceau de la civilisation mondiale. La Méditerranée est un bassin commercial fondamental, berceau des grandes civilisation, lieu de rencontre des religions à une époque où nous devons nous mobiliser contre l’idée même de confrontation religieuse », a dit M. Pierferdinando Casini. Pour lui, pas de doute, c’est en Méditerranée que se situe la clé aux réponses que le monde d’aujourd’hui apportera aux questions brûlantes du moment « tel le défi de la lutte contre le terrorisme, que l’Europe est obligée de gagner si elle ne veut pas courir le risque de la perte dramatique ». C’est de la Mer Méditerranée que sortira le cadre de coexistence de demain si les Européens en prennent effectivement conscience. « Si nous voulons que les gens comprennent que l’Europe n’est pas une chose abstraite, il nous faut matérialiser les réponses aux préoccupations des peuples, telle la sécurité ». Tournant un regard à 360° autour de lui, le sénateur italien constate : « Les résultats des élections françaises, avec l’effondrement des deux partis traditionnels, les populaires (conservateurs) et les socialistes qui n’arrivent même pas, pour la première fois, au second tour de la présidentielle, soulignent qu’une mutation est en cours dans le rapport entre la politique et les gens. Je pense qu’il est essentiel qu’en tant qu’Européens, nous ne perdions pas notre identité », a conclu M. Casini. Lucien Mpama Notification:Non |