Mali : une conférence d’entente nationale pour favoriser la réconciliation

Lundi 27 Mars 2017 - 17:22

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Ouverte le lundi 27 mars au palais de la culture, cette rencontre, qui doit se dérouler à Bamako et se poursuivre jusqu’au 2 avril selon le programme officiel, est prévue par l’accord de paix d’Alger de mai-juin 2015 au Mali, et est présentée comme un jalon essentiel pour la réconciliation dans ce pays.

Ces assises, destinées à favoriser la réconciliation au Mali, se sont ouvertes en présence des partis de la majorité au pouvoir et de groupes armés pro-gouvernementaux, sans la participation de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg du Nord) et de l'opposition.

Selon le gouvernement, cette conférence vise notamment à « élaborer une charte pour la paix, l'unité et la réconciliation nationale sur une base consensuelle » « Nous voulons un Mali uni et nous sommes ouverts », a lancé le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, lors de la cérémonie d'ouverture. Il a invité les Maliens au rassemblement et à l'introspection en faveur de l'intérêt général. De même, il appelé à éviter que la conférence « ne soit prise en otage par les surenchères diverses, par les tentatives de positionnement et par les remises en cause d'arrière-garde ».

L’opposition avait annoncé, en fin de semaine dernière, « ne pas participer à la conférence dite d’entente nationale du 27 mars et jours suivants parce qu’elle n’est pas porteuse d’un dialogue refondateur inclusif qu’elle réclame depuis plus de trois ans ». « La gouvernance catastrophique actuelle doit être inscrite à l’ordre du jour. On ne peut pas organiser une rencontre aussi sérieuse à la hâte », avait expliqué un de ses porte-paroles, Iba Ndiaye.

En dépit de ces déclarations, les tractations impliquant autorités maliennes et médiateurs en vue de la tenue de la conférence s’étaient poursuivies jusqu’à dimanche pour tenter de convaincre groupes armés et opposition de revenir sur leur refus de participer à ces assises.

En annonçant la programmation de la conférence dans son discours à l’occasion du Nouvel an, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait expliqué que la rencontre serait ouverte à tous les Maliens « sans exclusive ». Elle « doit permettre un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit » dans le nord du pays et devra notamment adopter « une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation », avait-il dit.

Signalons que le nord du Mali est tombé, en mars-avril 2012, sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, initialement alliés aux rebelles touareg qu’ils avaient finis par évincer. Ces terroristes ont été, en grande partie chassés, par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et qui se poursuit actuellement.  Malgré cela, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma) puisque depuis 2015, les attaques djihadistes se sont étendues au centre et au sud du pays, qui sont par ailleurs en proie à des tensions intercommunautaires.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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