Brazzaville : le casse-tête des eaux pluvialesLundi 2 Janvier 2017 - 12:40 La capitale congolaise exposée à une forte pluviosité et ses effets collatéraux ne sait plus à quel saint se vouer. Confrontés aux inondations, glissements de terrain, ensablement de chaussées et d’habitations devenu le lot quotidien en période de pluies, les citoyens ne cessent d’interpeller les autorités.
« Je rentre d’un séjour au village. A peine le taxi venait de me déposer, mais je ne sais pas où aller. Tout autour de moi est inondé, la maison comprise. On a des petits enfants… Que l’Etat résolve ce problème une bonne fois, nous sommes quand même des citoyens congolais. Pourquoi le gouvernement ne veut pas écouter nos pleures ? », s’interrogeait-elle. La rivière Tsiémé débordant de son lit avait une fois encore causé la désolation autour, tout comme son affluent Mikalou dans le quartier éponyme, dans les sixième et neuvième arrondissements, Talangaï et Djiri. Alors qu’à Mfilou, le septième arrondissement de Brazzaville, les sables descendus des sommets de la colline qui surplombe les principaux quartiers venaient d’ensevelir des habitations, rues, chaussées et véhicules.
Le manque d’assainissement est source d’inquiétude Ce qui interpelle, après cette dernière série de pluies, c’est surtout le fait que même là où des améliorations ont été apportées, suite à la première phase du projet de drainage des eaux pluviales à Brazzaville, réalisée avec l’appui financier de l’Agence française de développement (AFD), le désastre semble être de retour. Du fait de visibles insuffisances dans l’assainissement de la ville et l’enlèvement de dépôts sauvages d’ordures, les collecteurs naturels que sont les rivières Madoukou et Mfoa, aménagés depuis quelques années, semblent ne plus être capables de drainer les flots des eaux qu’ils reçoivent vers le fleuve Congo. Conséquence, de l’avis de connaisseurs, à la Coupole, City center, tout comme au rond-point dit Plus-jamais-ça au centre de la ville, les collecteurs en souterrain sont à refaire. Alors qu’à la moindre pluie, Madoukou et la Mfoa débordent de leurs eaux avec tous les effets que l’on peut redouter. L’espoir a été de courte durée Avec le déploiement du projet de drainage des eaux pluviales de Brazzaville, l’espoir était pourtant permis. Les Brazzavillois ayant même dégusté un temps les fruits de la première phase dudit projet financé par une subvention de 15,7 milliards francs CFA dans le cadre d’un contrat désendettement-développement entre le Congo et l’AFD. Une deuxième phase, financée sur un prêt souverain de 40,7 milliards francs CFA du même partenaire s’annonçait imminente. Prévoyant, dans la suite de l’étape précédente, de réduire les inondations par un meilleur drainage des eaux de pluie au niveau de cinq autres collecteurs naturels que sont les rivières Tsiémé, Mfilou, Kélékélé, Mpila1 et Mpila 2. Les initiateurs du projet entendaient aussi mettre en place une filière pérenne de gestion des déchets, en renforçant les capacités de la mairie de Brazzaville. L’autre aspect de ces appuis de l’AFD prévoit, dans le cadre du projet de la route de la Corniche, la réhabilitation du collecteur de Makélékélé, afin d’achever la modernisation des neuf principaux collecteurs de la ville capitale. Mais il faut compter avec la promptitude et le pragmatisme de tous les partenaires à ces projets, notamment la mairie de Brazzaville dans sa mission d’assainissement de la ville et le gouvernement dans l’apport de ses contreparties. Cela, afin de ne pas envoyer aux pertes et profits tous ces efforts déjà consentis pour rendre plus viable la cité verte. Thierry Noungou Légendes et crédits photo :1- L'avenue Ngamaba à Mfilou envahie de sables; 2- La chaussée détruite par l'érosion sur RN2 Notification:Non |