Liberté de la presse : FFJ relève 98 attaques contre les journalistes en 2016

À l’occasion de la célébration de la journée dédiée à la Déclaration universelle de droits de l’Homme, le 10 décembre, l’organisation impartiale de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a publié son rapport annuel sur la situation de la liberté de la presse en RDC dans lequel elle a relevé, pour l’année 2016, 98 cas d’atteinte à la liberté de la presse.

L’organisation note que la plupart des cas visant les médias et les journalistes sont l’œuvre des détenteurs de la puissance publique. « Dans ce cas, les auteurs de ce genre d’attaques sont couverts par la complicité d’État et sont, par ce fait, soustraits de poursuites pénales puisque déjà la justice elle-même est sujette à caution », a déclaré le responsable chargé d’assistance judiciaire et d’aide légale à FFJ, Me Nkashama.

Cette organisation parmi les plus actives en RDC a effectué, grâce à ses différents correspondants provinciaux, un monitoring sur toutes les typologies d’atteinte à la liberté de la presse allant des cas d’assassinats aux pressions judiciaires et administratives contre les médias et leurs animateurs. Ainsi, des cas de harcèlement, d’interpellations, arrestations ont aussi été dénombrés aussi bien à Kinshasa que sur l’ensemble des provinces. À en croire cette organisation, la région qui a plus été l’objet d’attaques visant les journalistes est la capitale Kinshasa. « Le bilan lourd pour cette année s’est amplifié avec la récente descente punitive des policiers à la station provinciale de Canal Congo Télévision à l’ouest du pays où des journalistes ont été interpellés et bastonnés et des matériels méchamment détruits. Mais aussi l’interpellation et la séquestration sans ménagement d’un journaliste d’un principal média écrit à Kinshasa par des agents de services de sécurité », a ajouté le juriste.

Dans ses précédents rapports, note-t-on, l’organisation avait comparé l’est de la RDC avec ses multitudes groupes armés, réputés bastions de l’impunité des crimes visant les journalistes, au Kidal malien où régnait l’arbitraire entretenu par les rebelles du mouvement national pour la libération de l’Azawad et le mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest.