Centrafrique : les 900 soldats restants de Sangaris quittent Bangui en dépit de l’enlisementSamedi 29 Octobre 2016 - 13:52 L’opération militaire française déployée en décembre 2013 en Centrafrique pour imposer la paix quitte le pays le lundi 31 octobre, en présence du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Son départ, maintes fois reporté, intervient au moment où la situation sécuritaire est loin d’être maitrisée, puisque les risques du chaos demeurent. Les soldats de cette force avaient pour mission de sécuriser la Centrafrique en proie à des affrontements entre les milices Séléka, à majorité musulmane, et les Anti-Balaka, d’obédience chrétienne. Malgré des efforts qui ont été consentis et qui ont abouti à l’élection du président, Faustin Archange Touadéra, la situation demeure encore tendue à travers le pays. Pour preuve, citons les affrontements de Kaga-Bandoro, qui ont fait une quarantaine de morts le 12 octobre dernier, ainsi que l’opération ville morte décrétée par la société civile pour réclamer le départ de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies en République centrafricaine - jugée inefficace - qui s’est soldée par la mort de 4 civils. Et pas plus longtemps que jeudi et vendredi derniers, des affrontements ont encore eu lieu entre ex-Séléka et Anti-Balaka dans les environs de Bambari et au sein de cette ville, causant la mort d’au moins 15 personnes. D’un coût global de 200 millions d’euros (plus de 130 milliards de francs CFA, cette « l’opération Sangaris a été un succès », selon le ministre français de la Défense. C’est dire que les 900 soldats restants, sur un effectif initial de 2500 hommes, vont rentrer avec le sentiment du devoir accompli. Avec le départ de Sangaris, le risque de génocide inquiète la population. Plusieurs observateurs redoutent également ce danger, qui semble planer sur le pays. Conscient de cet état de choses, le ministre français des Affaires étrangères a rassuré les Centrafricains que la France ne laissera pas « tomber la Centrafrique ». C’est pour cela qu’entre 300 et 350 hommes, équipés de drones d’observation, vont rester dans la capitale centrafricaine. Cet effectif comprend les troupes affectées à la Minusca et à la mission EUTM-RCA. La présidence française rassure également que Paris conservera « une capacité d’intervention militaire sur court préavis ». « Ce contingent pourra être mobilisé à la demande du gouvernement centrafricain, en cas de menace sérieuse contre la paix ou les institutions du pays », précise-t-on. Du côté des autorités centrafricaines, l’heure est à trouver dans l’immédiat une solution à l’insécurité généralisée qui gagne le pays. C’est pour cela que le président Faustin Archange Touadéra a reçu vendredi les représentants des forces vives, dont la classe politique et la société civile, pour discuter de la situation du pays. Ces discussions ont porté sur les questions de paix et de sécurité. Nestor N'Gampoula Notification:Non |